Le chemin de wilaya (CW) N°11 est une voie d’accès hautement stratégique. Ce chemin relie une bonne partie de la wilaya de Bouira, notamment son Sud-est, à plusieurs communes de la daïra de M’Chedallah, à partir du carrefour d’Ahnif où se rencontrent les RN 5 et 15.
Mais, cette voie d’accès a connu beaucoup de dégâts ces dernières années. En plus de desservir la pénétrante autoroutière Ahnif – Béjaïa, récemment mise en service, cette route des plus stratégiques desserve aussi les sept villages de Tamelaht, relevant administrativement de la commune d’Ahnif. Le chemin longe aussi la station thermale Hammam Ksanna et traverse, du nord au sud, les communes d’Ath Leksar et Ath Rached pour rejoindre Sidi Aissa dans la wilaya de M’sila, via Bordj Okhriss et Souk El-Khemis. Cette route a bénéficié d’une opération de rénovation en 2007, mais le démarrage des travaux sur l’autoroute Est-ouest et la pénétrante d’Ahnif a donné lieu à un défilé ininterrompu de camions de gros tonnages et de lourds engins des travaux publics, appartenant à l’entreprise chinoise qui est intervenue sur ce projet, ce qui a complètement défoncé cette unique voie d’accès pour la totalité des villages ruraux de Tamelaht, sur une distance de 22 km. L’entreprise ayant terminé les travaux sur les ouvrages qui lui sont confiés depuis un an, a plié bagages sans procéder à la remise en état des lieux. A l’heure actuelle, le CW11, sur ce tronçon, est comme s’il avait été soumis à un pilonnage intensif à l’arme lourde au vu de ses crevasses et de ses affaissements. En plusieurs endroits, la chaussée est toute cabossée et surtout rétrécie. Du coup, il n’est pas aisé de circuler sur cette route, notamment pour les milliers de véhicules légers qui l’empruntent de jour comme de nuit. Cette route doit être rénovée en urgence pour à la fois arrêter sa dégradation effrénée et éviter de fâcheux accidents. Il est utile de préciser que de nombreuses routes à travers la wilaya de Bouira, surtout du côté Est, revêtent un caractère stratégique, mais qui sont dans un état déplorable. C’est le cas de la RN15 reliant Bouira à Tizi-Ouzou. Plusieurs tronçons de cette route sont très dégradés et attendent toujours des travaux de réfection. C’est aussi le cas du tronçon traversant la ville de Chorfa, qui a pourtant connu des travaux de modernisation à la faveur du lancement du projet de réalisation du boulevard central de Chorfa. Seulement, peu de temps après sa réception, ce tronçon a connu beaucoup de dégradations, notamment par le passage des camions de gros tonnage. Des travaux de décapage ont été entrepris sur ledit tronçon depuis plus d’une année sans qu’aucune opération de bitumage ne soit, depuis, entreprise. D’autres tronçons de la RN15 traversant les villages de Chorfa et Aghbalou sont aussi dans un état inquiétant. Celui traversant Selloum est transformé en véritable oued. Sur les hauteurs d’Aghbalou, des parties peuvent carrément disparaitre et la route risque d’être fermée à la circulation, en raison des nombreux affaissements survenus il y a de cela deux ans. Là encore, un projet visant à réhabiliter certaines parties a été retenu, mais au jour d’aujourd’hui, aucune opération n’est lancée au grand dam des populations locales et des élus. Devant l’état de cette route, les autorités locales et élus de l’APC d’Aghbalou ont été interpellés à plusieurs reprises par la population, mais en vain. Le maire d’Aghbalou, rencontré la semaine dernière au siège de la wilaya, a confié que le projet de réfection de la RN15 a été bel et bien inscrit, mais son lancement tarde toujours. Mais, mercredi dernier, à l’occasion d’un exposé présenté par les services des travaux publics (DTP) de Bouira au sujet de la préparation de la saison hivernale, lors d’un conseil de wilaya présidé par le SG de la wilaya, aucun mot n’a été soufflé sur le projet en question, encore moins sur l’état de cette route nationale.
Oulaid Soualah