Les boulangers menacent de débrayer dans quelques jours si la rareté de la farine subventionnée continue de persister. En effet, en dépit du décret exécutif relatif à la subvention de la farine, ces artisans sont pris entre le marteau et l’enclume. «En décembre dernier, lorsque nous avions augmenté le prix de la baguette de pain à 15 dinars, nous avions été pressés sous prétexte que ce dossier est au niveau du gouvernement. Depuis, nous vivons le même problème. Les minoteries officielles désignées pour nous livrer la farine au prix subventionné ne le font pas en quantité suffisante d’une part, et d’autre part, les livraisons ne sont pas régulières si bien qu’on doit recourir au réseau informel à des prix forts. Va-t-on toujours attendre ces petites quantités?», s’interrogera un boulanger. Ce problème a été exposé, la semaine dernière, dans une réunion tenue au niveau de la daïra en présence du chef de daïra, du maire de Draâ El-Mizan, des services de sécurité et du chef de l’inspection du commerce. Selon une source proche de cette réunion, les boulangers ont exposé tous leurs problèmes. Il s’avérerait que tout est lié au réseau de distribution parce qu’ils ont tous indexé les minoteries chargées par l’État d’approvisionner ces artisans. De nombreuses solutions ont été proposées aux plaignants. Il s’agit entre autres de se constituer en une coopérative qui créerait une minoterie locale. «Si nous arrivons à cette solution, ce sera la fin du problème. C’est une idée qui mérite d’être discutée à fond », nous confiera le chef d’inspection du commerce de la daïra. Pour notre interlocuteur, les boulangers devraient aussi dénoncer ce réseau informel afin de prendre les mesures qui s’imposent. Par ailleurs, le problème de servir les cantines scolaires notamment du primaire revient à chaque début d’année. A rappeler que l’année dernière, les élèves de l’école primaire Chérifi dans la commune d’Ait Yahia Moussa et bien d’autres établissements avaient été obligés à prendre des repas sans pain, durant près d’une semaine parce que le fournisseur a vu ses factures rejetées par le contrôleur financier. «On ne peut pas livrer du pain à 8,50 dinars. Le boulanger nous le vend déjà à ce prix. Allons-nous travailler à la perte?», nous interrogera ce fournisseur. Pour Boghni, le premier responsable de l’inspection du commerce rassurera que les écoles primaires seront approvisionnées par des boulangers ayant déjà pris leurs engagements. Si, des solutions ne seraient pas trouvées pour alléger les charges des boulangers, le mouvement de grève qu’ils envisagent ne serait pas à écarter. En tout cas, les consommateurs ainsi que ces artisans ne souhaitent pas une telle situation. On se rappelle la grève de décembre dernier et ses grands problèmes.
Amar Ouramdane