Le «6e congrès national» prévu par l’aile dissidente du Front des Forces Socialistes (FFS) pour hier et avant-hier, information auparavant largement relayée sur les pages personnelles des initiateurs sur les réseaux sociaux, n’a finalement pas eu lieu. En effet alors qu’il était annoncé avec fracas par les frondeurs du parti pour la fin de ce mois d’octobre, le congrès n’a finalement pas eu lieu, et les promoteurs n’ont prévenu ni de son report ni de son annulation.
Cette donne intervient à l’heure où les deux clans sont dit-on en pleine tractations pour trouver un compromis, tel qu’annoncé dans une déclaration en date du 11 août dernier, intitulée «Pour l’unité et la pérennité du FFS», signée par le premier secrétaire, Hakim Belahcel, l’Instance présidentielle et le coordinateur du comité d’éthique. Après une guerre que se sont donc livrée les deux clans, le pas vers la réconciliation est venu du premier secrétaire Hakim Belahcel et le trio de l’Instance présidentielle Ali Laskri, Cherifi et Brahim Meziani.
Les deux camps seraient en pourparlers pour la tenue d’un conseil national rassembleur au siège du parti. Auparavant, dans le but de créer les conditions et le climat nécessaire, la direction nationale avait décidé, comme première mesure «de suspendre à compter de ce jour (11 août) toutes les sanctions prises depuis le dernier Congrès national extraordinaire à l’encontre de ses militants, de traiter au cas par cas les autres sanctions prises avant ce Congrès et de réunir dans les plus brefs délais le Conseil National au siège national et ce, sur la base de la composante du Conseil National tenu le 25 janvier 2019, incluant les membres du Conseil National, concernés par la présente décision de suspension des sanctions,» était-il indiquait dans le document rendu public.
Le Conseil National une fois rassemblé aura notamment à débattre et à acter la décision d’annulation des sanctions, adopter la feuille de route pour la préparation du 6ème Congrès rassembleur, et organiser l’audit ». Le conseil national débâtera aussi de la situation politique et tranchera sur la question des députés qui refusent toujours de démissionner «au moment ou et le peuple et la direction du parti dénonce les deux chambres qui servent de béquilles au système,» note un partisan de l’aile Laskri.
La Direction nationale a d’ores et déjà mis en place un comité Ad-Hoc qui aura pour mission principale de préparer ce Conseil national, comme le confirme d’ailleurs le premier secrétaire du parti (voir entretien ci-contre). Cette proposition de réconciliation a été très bien accueillie parmi la base militante du parti et par beaucoup de cadres et élus des deux ailes. La fédération de Bejaia a affiché une adhésion massive à cette démarche. Les élus APC et APW ont salué «les décisions et mesures d’apaisement prises ». «Ceci permettra sans aucun doute, déclarent-ils, de créer le climat nécessaire à la recherche d’une solution à la crise que traverse notre parti et qui menace son existence politique, organique et légale».
«Nous saluons les camardes qui ont œuvré à ces avancées significatives dans la résolution de la crise que connaît notre parti et leur apportons notre soutien pour la poursuite de cette démarche», ont-ils poursuivi. Les élus de Bejaia (…) appellent les camarades membres du Conseil National à se mobiliser afin d’approfondir le débat de façon constructive et responsable en vue de faire de la prochaine session du Conseil national une réussite politique et organique et de franchir une étape décisive dans la préparation de notre prochain Congrès national ».
À Tizi-Ouzou, le fief traditionnel du FFS, la démarche a été accueillie différemment. Une partie a adhéré et une autre s’est opposée farouchement. La réalité étant, aujourd’hui, cette initiative de sortie de crise a renforcé le clan Laskri sur le plan organique et isole l’autre groupe frondeur dont les meneurs sont les deux autres membres de l’instance présidentielle, Hayat Tayati et Chioukh Sofiane. Pour rappel, ces deux derniers, soutenus par le groupe dit de Tizi, avaient installé une direction parallèle conduite par Benameur. Le parti se retrouve actuellement avec des sections parallèles et deux directions nationales qui se disputent la légitimité.
A. Amar