Les programmes de logements, toutes formules confondues, enclenchés à travers le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou, n’arrivent toujours pas à atteindre les objectifs attendus pour répondre à la demande exprimée par la population.
Des problèmes divers émaillent les projets de construction, allant des tracasseries administratives aux études, en premier lieu, incomplètes, à l’instabilité des coûts des matériaux de construction, aux problèmes des payements, aux choix des terrains à bâtir, à la coordination entre les différents intervenants, aux oppositions citoyennes et dans le suivi des travaux.
Les blocages tous azimuts font que les délais ne sont presque jamais respectés. Du coup, la crise de logement ne s’estompe pas et des milliers de chefs de familles attendent des jours meilleurs pour abriter leur progéniture dans de bonnes conditions d’habitat. La consistance du programme AADL2 (de 2013) est de 6 000 unités pour la wilaya de Tizi-Ouzou, hélas seul 5 700 unités sont en cours de réalisation. Le retard est criant, puisque le taux d’avancement moyen ne dépasse guerre les 50 %.
Au chantier des 2 000 logements implantés au pôle d’excellence, confié à l’entreprise turque Gurbag, le taux d’avancement des travaux n’est que de 55 %. Sur les 2 000 logements, seules 627 unités sont pré- affectées. 429 autres logements répartis sur trois lots sont en cours de réalisation. Les VRD tertiaires sont à 60% d’avancement, alors que les VRD primaire et secondaire sont en attente de lancement. 904 autres unités réparties en cinq lots, sont toujours au stade de gros œuvres.
Il est prévu de terminer 470 unités d’ici la fin de l’année. Le programme des 1 000 logements affecté à Oued Fali, bien que l’ODS de démarrage a été remis en octobre 2010, l’étude géotechnique n’étant pas prête, le projet est toujours en attente de lancement. Les 1 000 logements Draâ El-Mizan, confiés à l’entreprise chinoise MCC, ne sont qu’à 15 % d’avancement.
Idem pour le projet de la même consistance à Azazga, confié aussi à la même entreprise. «Leur achèvement interviendra lorsque les agneaux auront des cornes comme des béliers», ironise un souscripteur. Les 200 logements de Tamda ne sont qu’à 25% d’avancement, alors que les 500 logements d’Aghribs ne sont qu’à 11%.
C’est comprendre que le retard est hallucinant. Pour ce qui est de la deuxième tranche qui comprend 7 000 unités implantées dans différentes daïras de la wilaya, à l’instar de Boghni, Draâ El-Mizan, Aghribs, Azazga, Bouzeguène, Tamda et Draâ Ben Khedda, elles sont soit au stade de choix de terrain ou en phase d’étude, lorsque certains de ces projets ne font pas face aux oppositions, à l’instar des 2 300 unités d’Imlel à Azazga.
Les 1 000 logements de Tizi-Ouzou «sont en cours de réalisation» mais pataugent sur le terrain des terrassements ! Dans la formule LPP, seulement 453 unités sont en construction, mais là aussi, le retard n’est pas à démontrer. Les 288 logements LPP implantés à Tamda sont répartis en trois lots de 96 unités chacun.
Le premier lot n’est qu’à 20% d’avancement, le 2e lot est à 54% et enfin le dernier lot est à seulement 22%. C’est dire que le taux d’avancement global n’est que de 32%. 96 autres unités ont atteint un taux de 22% mais le contrat a été résilié à tort de l’entreprise et le projet n’est pas encore relancé. Les 85 logements lancés à Draâ El-Mizan ne sont qu’à 8% d’avancement, ce qui a poussé à la résiliation du contrat avec l’entreprise en charge de leur construction.
Depuis lors, aucune autre entreprise n’est désignée pour la reprise du chantier. Le projet des 80 logements de Tizi-Ouzou est en cours et les travaux ont atteint le taux de 32%. Dans un autre programme, à savoir celui de la CNEP/ IMMO, le constat n’est pas reluisant. Les 200 logements de Tamda, dont le projet a été achevé en 2015, peine à voir les travaux de VRD entrepris. Ainsi, les logements ne sont pas attribués. Les 74 logements de Mekla connaissent le même sort: projet achevé et non attribué. Le programme de logement de l’enseignement supérieur est de 242 logements et ne sont pas lancés à ce jour.
LPL, plus de 27 000 unités mais…
Dans le cadre du plan quinquennal 2010/2014, la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié d’un programme de 27 602 logements sociaux locatifs et publics locatifs implantés à travers l’ensemble des pôles urbains de la wilaya et des communes. 17 951 logements sont répartis sur les chefs-lieux des communes et de wilaya. Sur l’ensemble de ce programme, 6 905 unités sont achevées, 7 039 en cours de réalisation, 3 528 unités sont à l’arrêt et 479 logements ne sont pas encore lancés.
Dans le cadre du LSP et LPA, la wilaya a bénéficié d’un programme de 10 278 logements LSP, un nombre de 7 604 unités a été achevé, 2 574 logements sont toujours en cours de réalisation et 1 074 logements sont à l’arrêt pour divers motifs. Dans le cadre du FNPOS, un programme de 500 logements a été inscrit à l’indicatif de la wilaya en plus d’un nouveau programme de 600 logements non affecté et non lancé faute d’assiette foncière.
Les 100 logements de Draâ Ben Khedda sont attribués depuis 2011, 48 unités sur les 88 logements implantés à Fréha sont livrées alors que les 40 autres sont à l’arrêt pour un litige de foncier. Les 70 logements construits à Boghni sont attribués et habités, par contre les 242 de Tamda sont en voie d’achèvement. Le segment de l’habitat rural est une formule qui a donné ses fruits et qui reste une solution de rechange aux citoyens prétendants à un logement.
Le nombre d’aides octroyées ces dernières années n’est pas suffisant et l’enveloppe financière de 70 millions de centimes est insignifiante pour bâtir un appartement habitable en ces temps inflationnistes. Un quota de 88 360 aides a été alloué à la wilaya de Tizi-Ouzou, un programme auquel s’ajoutent 7 000 autres aides réparties sur les communes en mars dernier.
Les 88 360 aides sont réparties, dont 73 247 ont été totalement consommées. 6 443 sont en cours et 8 670 aides ne sont toujours pas lancées. À la veille de la fête de l’Achoura, 972 décisions d’aides à l’habitat rural ont été distribuées aux bénéficiaires de plusieurs communes de la wilaya. «Cette option d’aide à l’habitat rural est une aubaine pour les citoyens propriétaires d’assiettes foncières constructibles, toutefois le montant de l’aide est dérisoire.
Aujourd’hui, avec 70 millions de centimes, il est difficile de terminer les œuvres de béton. Il faut que les responsables concernés réfléchissent à augmenter cette aide au moins à un million de dinars car au niveau de notre wilaya, le foncier est souvent accidenté, nécessitant beaucoup d’efforts et d’argent en plus de l’instabilité des prix des matériaux de construction et la cherté de la main d’œuvre», ont déploré plusieurs bénéficiaires.
Hocine T