“Je suis venu pour développer”

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Elles se résument, selon ses déclarations face aux représentants de la presse locale, en la relance de l’économie locale et la création de l’emploi. «Seule la relance créatrice d’emploi et de richesses est à même d’atténuer la frustration sociale», a t-il déclaré en substance avant de préciser qu’il est «venu pour développer». Une mission qui annonce ainsi l’entame de la deuxième phase du plan du gouvernement, après celle relative au rétablissement de la paix sociale dans la région de Kabylie à peine sortie de l’ère de l’affrontement et de l’instabilité politique, sociale et économique des suites de la décennie rouge mais aussi des quatre longues années du Printemps noir. Mazouz qui est apparu en un commis de l’Etat très communicatif, contrairement à ses prédécesseurs, s’est autorisé un débat ouvert avec les journalistes, qu’il a focalisé sur le seul dossier du développement économique. Une entrevue purement consultative, a-t-il précisé, où il n’était pas difficile de déceler en lui, sa qualité de fonctionnaire-gestionnaire qui reflète, par ailleurs, sa tendance d’économiste.

Vendre l’image de la wilaya

L’action prioritaire du nouveau wali, installé depuis moins d’un mois à la tête de l’exécutif de Tizi Ouzou, devra permettre, à en croire ses déclarations, de booster les projets de développement et freiner, par là même, les crispations des citoyens. Une action qui annonce, pour ainsi dire, la rupture avec la gestion politisée et exagérément bureaucratique des affaires de la wilaya. «L’incompétence est comme la mauvaise herbe, elle écrase et asphyxie les compétences et les initiatives», dira Mazouz avant d’enchaîner que «les incapables se décantent». Une déclaration qui sonne comme un avertissement aux personnes détenant un poste de responsabilité au sein de l’exécutif et qui seraient incapables de mener leur mission. «Il faut créer les conditions adéquates et s’armer de sérénité pour aller vers un développement assuré», a t-il préconisé. Le premier chantier que devra entamer le wali, dès la semaine prochaine, est celui relative à l’environnement. Il sera ainsi question du dossier des décharges publiques, la salubrité des zones d’habitations et des villes. Ce choix est dicté, selon l’orateur, par la nécessité de s’attaquer à l’insalubrité des sites publics pour pouvoir lancer le secteur du tourisme considéré comme «l’atout du développement de la wilaya». Une wilaya, explique-t-il amèrement, qui a longtemps tourné le dos à la mer d’où il est possible de développer deux secteurs, spécifiques à la région de surcroît, qui sont le tourisme balnéaire et la pêche. C’est sur ces deux secteurs que le wali s’est attardé lors de l’entrevue avec les journalistes, pour expliquer l’urgence de les relancer, d’autant plus, a-t-il argué, que la wilaya a bénéficié de deux infrastructures portuaires de pêche et de plaisance, à Azeffoun et Tigzirt. Ce dernier sera opérationnel, selon M. Mazouz, le mois de septembre prochain, soit avec un autre retard de cinq mois, puisque sa réception est initialement prévue pour ce mois-ci. «Il faut créer les conditions d’investissement pour être exigant», a-t-il dit avant d’ajouter que lors de sa mission, il fera tout pour «vendre une image positive de la wilaya encline à l’attraction des investisseurs». Le nouveau stade sera lancéMême si la wilaya de Tizi-ouzou est connue pour être une région pauvre en assiettes de terrains domaniaux, le wali ne se décourage pas pour autant de voir tous les chantiers, inscrits au profit de son développement, aboutir. El Hocine Mazouz qui ne s’est pas attardé sur le sujet du foncier, «gros et complexe», s’est montré, néanmoins, très optimiste quant au règlement de tous les dossiers contentieux relatifs à l’expropriation des terrains sur lesquels sont prévus les projets d’infrastructures publiques accompagnant le processus du développement économique dans la wilaya. «Aboutir au règlement du problème du foncier est fondamental dans notre mission de développer la région» a-t-il estimé non sans préciser la manière avec laquelle il compte procéder à ce règlement qui doit être, selon lui, souple et psychologique. Il n’hésitera pas, à cet effet de faire le parallèle avec la wilaya de Ain Temouchent, d’où il a été muté vers Tizi Ouzou qui ne représente aucune similitude notamment dans le dossier du foncier. «Le développement ne se standardise pas et les approches de celui-ci à Ain Temouchent ne peuvent être calquées sur Tizi Ouzou» Dans la foulée de son exposé, le wali dira que le projet du nouveau stade de Tizi Ouzou sera lancé incessamment et que rien ne peut justifier son blocage. Sauf que l’orateur n’a avancé aucune date pour le lancement de cet ambitieux projet sur lequel beaucoup d’encre a coulé. Abordant la gestion des municipalités, Mazouz dira que les partis politiques ne jouent pas le jeu : «Les partis politiques doivent choisir des compétences à porter à la tête des mairies», non sans épingler au passage les élus qui se sont succédés à la mairie de Tizi-ouzou. «Au lieu de s’occuper de gérer les bons de commandes, il est judicieux de leur part de se pencher sur des dossiers permettant la mise en place des commodités au service des citoyens qui les ont élus». Et de signifier que «le wali n’a pas pour mission de s’occuper de la salubrité et du nettoyage de la ville». Enfin, l’orateur a annoncé son planning de rencontres consultatives avec l’ensemble des composantes de la société civile et son projet de séminaires de formation au profit des secrétaires généraux des communes et daïras, ainsi qu’au personnel administratif de ces institutions.

M.A.T

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