Les dernières pluies diluviennes enregistrées dans la région ont fini par provoquer l’augmentation du niveau des eaux des rivières traversant la région de la vallée du Sahel. En effet, c’est le cas de l’oued Sahel, long d’environ une soixantaine de kms, lequel est entré en forte crue, dernièrement, en grondant à flots et en menaçant même les riverains avec ses défluviations. De leur côté, les différents affluents comme les oueds Amarigh, Tisiridène et Ouakour, pour ne citer que ceux-ci, sont aussi en crue, lesquels apportent à leur tour des quantités gargantuesques d’eau qui finissent leur parcours dans l’oued Sahel. Cependant, au delà de cet aspect fait de débit d’eau qui a augmenté « furieusement », il y a lieu de relever que cette montée vertigineuse des eaux dudit cours d’eau a permis surtout la dépollution de son lit, même si quelques amoncellements de déchets en tous genres sont encore présents sur les rivages. En tout cas, les eaux en furie ont emporté de grandes quantités de détritus qui étaient jetées sur le lit et aux abords de cette rivière. L’autre bienfait lié à cette crue a trait à l’apport en alluvions et colmatage des cratères, tranchées et autres trous béants qui enlaidissaient ce cours d’eau. Ces agressions contre cette ressource hydrique sont dues à la surexploitation des alluvions (galets, limon, tout-venant…) de cet oued. Cette matière première agit comme, il est connu, comme protecteur contre l’infiltration des eaux usées et des métaux lourds à travers les léxiviats vers la nappe phréatique, pompée par moyen de plusieurs forages au profit des communes limitrophes. Néanmoins, la hausse du niveau des eaux du Sahel ne s’accompagne le plus souvent pas qu’avec « d’heureuses » conséquences, puisque les eaux en furie du Sahel inondent des terres agricoles qui le longent. Effectivement, les remontées d’eau de cette rivière n’épargnent pas certaines terres agricoles plantées essentiellement d’oliviers, des terres qui ne sont pas protégées par des gabions et autres digues. Les inondations finissent toujours par endommager des dizaines d’arbres fruitiers et dénaturer en plus le sol en le rendant inculte à cause de son envasement. L’autre point à trait à la non exploitation de ces énormes quantités d’eau que charrient les crues du Sahel, lesquelles vont inexorablement rejoindre l’autre oued, le Soummam en l’occurrence qui, à son tour, se déverse dans le bassin méditerranéen sans que ses eaux ne soient emmagasinées, traitées et dépolluées pour bénéficier à l’agriculture et à la consommation ménagère.
Y Sami.