Après le FLN, le RND, le FFS et le TAJ, c’est au tour du parti MEN (Mouvement pour l’entente nationale) d’annoncer officiellement sa participation aux élections du renouvèlement du tiers des élus du Sénat à Bouira. En effet, c’est Daoud Hamid élu à l’APC de Sour El-Ghozlane qui a été désigné par le bureau de wilaya du MEN, pour porter sa candidature au poste de sénateur de la wilaya. Pour rappel, ce parti compte 14 élus et une seule APC au niveau de la wilaya, et malgré ses maigres chances de briguer l’unique poste de sénateur, le parti évoque des ‘’objectifs d’organisation’’ avec cette participation. Selon certains observateurs, la participation plus au moins surprenante de ce parti, vient compliquer d’avantage la situation des deux grands partis favoris à Bouira, à savoir le FLN et le RND, qui comptent respectivement 217 et 224 élus, surtout qu’aucun parti politique n’a ouvertement annoncé pour l’instant son ralliement à la candidature de l’un de ses partis. Pour sa part, le RCD, qui compte 50 élus, n’a toujours pas tranché à propos de sa participation à Bouira puisque, selon Meziane Chaâbane, élu de ce parti à l’APW, la décision finale sera signifiée par la direction du parti qui a été destinataire d’un rapport détaillé sur la situation politique locale’’. Notre interlocuteur n’a pas exclu la non-participation du RCD à cette élection au niveau de la wilaya de Bouira. De son côté, le MPA qui compte 22 élus, n’a également pas tranché sur sa participation. Le maire de Lakhdaria, Gora Brahim, d’obédience MPA, que nous avons contacté hier par téléphone, a même refusé de s’exprimer à ce sujet en déclarant qu’il s’agit «d’une affaire personnelle pour les élus du MPA et nul ne sera informé de notre position», a-t-il assuré.
Le FLN face à des défections internes de certains élus
En plus d’une rude concurrence de la part de la majorité des partis politiques à Bouira, le candidat du FLN, Djawad Boutarâa, annoncé par certains médias comme ‘’le favori’’ à cette élection, fait face également à des défections au niveau local. En effet et selon des sources proches à la Mouhafadha du vieux parti, au moins une vingtaine d’élus au niveau de l’APW de Bouira et de plusieurs communes, notamment du Sud et de l’Est de la wilaya, ne voteront pas pour le candidat de leur parti lors des élections programmées pour le 29 décembre prochain. Nous ignorons pour l’instant si ces élus frondeurs opteront pour le candidat du RND ou voteront avec des bulletins blancs, mais nos sources assurent que ces élus ne céderont pas leurs voix pour le candidat de leur parti, et ce, en guise de «protestation contre sa désignation». À travers cet acte, ces élus essayeront de dénoncer la candidature de l’homme d’affaire Djawad Boutaraâ, qui a récemment rejoint les rangs du FLN. Une nouvelle donne qui vient encore une fois déstabiliser le vieux parti à Bouira, qui a déjà perdu la présidence de l’APW et risque maintenant de perdre le siège de sénateur de la wilaya. Face à cette situation d’instabilité, les représentants d’autres partis, à l’instar de ceux du RND et du FFS, ont déjà lancé le travail de coulisses et de tractations afin de s’organiser à l’échelle locale et surtout afin de garantir les voix de leurs propres élus. C’est le cas notamment du FFS dont le candidat récemment plébiscité, s’est engagé à lancer une campagne de proximité et de garder un contact permanent avec l’ensemble des élus du vieux parti de l’opposition à Bouira. Une rencontre des élus du FFS a été aussi programmée pour le 28 décembre prochain au niveau du siège de la fédération. Même topo du côté du RND, puisque le coordinateur de wilaya, le Dr Bouha Mohamed, multiplie déjà les sorties de proximité dans les communes et aussi les contacts avec des élus issus d’autres formations politiques n’ayant toujours pas annoncé leurs candidatures, comme le PFJ, le FAN le PRA ou encore le PAVD, le PJ et le MSP, qui comptent, en plus des élus indépendants, un total de 69 élus. Selon tous les observateurs de la scène politique locale, ce sont les votes de ces élus issus de partis de moindre envergure qui feront la différence lors de cette élection, surtout que ces derniers ne se sont toujours pas structurés à l’échelle de la wilaya.
Oussama Khitouche.