Karim Tabou charge les partis de l’opposition

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Le fondateur du parti l’UDS, non encore agréé, Karim Tabou, a animé, avant-hier soir une conférence-débat au village Tighilt Mahmoud, dans la commune de Souk El-Tenine. La rencontre qui s’est achevée tard dans la soirée a eu pour thème «Novembre 1954 espoir et trahison, quelles perspectives pour l’Algérie ?» Avec son franc parler habituel, l’orateur remontera l’histoire de la révolution jusqu’à ses prémisses senties bien avant son déclenchement. «Pour tenter de comprendre le présent et de mieux appréhender l’avenir, la chose sur laquelle je voudrais insister, c’est que tout cela doit se passer dans un esprit d’apaisement et sans jugement de valeur. La révolution s’est faite sur deux piliers, l’acquisition de l’indépendance nationale et l’instauration d’un Etat dans le cadre des principes de l’islam et des libertés, ainsi que la construction de l’Union Nord africaine. Une union qui aspirait à la démocratie. Mais dès 1962, ces idéaux ont été détournés par un clan qui a écrasé les institutions légitimes issues de la révolution. En lieu et place, il a bâti un Etat sur l’instrumentalisation de la légitimité révolutionnaire, la violence, la corruption, le régionalisme et l’appui sur les institutions sécuritaires, comme seul mode de gestion», dira t-il. Le plus important pour le conférencier n’est pas de remuer le couteau dans la plaie, mais de bien analyser le présent et bien orienter son regard vers l’avenir, toujours dans un «esprit apaisé», insistera t-il. «Aujourd’hui, il y a perte du terrain démocratique, avec la restriction du champ d’expression et l’emprisonnement de journalistes et d’artistes… Il y a volonté d’étouffer plus la société de laquelle, malheureusement, le risque d’implosion peut émaner à tout moment. Il y aussi risque que notre pays soit la cible géostratégique des puissances mondiales», a-t-il averti. Karim Tabou n’a pas été tendre envers la classe politique nationale, lui faisant imputer l’échec dans sa mission. «Il est impératif de nous demander où se situe notre responsabilité dans ce sens. Je crois que l’opposition, notamment celle dite de la mouvance démocratique, a échoué dans sa mission et cela, en se détournant de la voie qui est sienne. Les partis doivent oublier la promotion sociale au bénéfice de propositions concrètes et à ancrage social véritable. Il faut éviter les faux clivages dans lesquels, elle s’est embourbée jusqu’à maintenant», soutiendra t-il encore. Nonobstant tous les constats alarmants qu’il a faits, l’ex responsable du FFS dira qu’il est heureux de constater que dans les profondeurs de la société, les choses bougent et que les citoyens nourrissent toujours l’espoir de voir les idéaux démocratiques triompher. «Je me réjouis de constater que les associations animées par de jeunes citoyens activent toujours pour maintenir la flamme, en témoigne la rencontre d’aujourd’hui. Des cafés littéraires fleurissent partout, des initiatives citoyennes sont prises dans les profondeurs de la société, un prise de conscience pour l’environnement est très visible», conclut Karim Tabou.

Rabah A.

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