De la collecte et… c’est tout !

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L'intérêt pour les déchets recyclables va crescendo dans la région de la Vallée du Sahel. Ce créneau porteur au demeurant aiguise de plus en plus la convoitise.

Et ce n’est guère un hasard si des entrepôts de ces déchets ferreux et non ferreux sont aménagés à proximité des RN 05 et 15 notamment, où des monticules de ces objets hétéroclites sont visibles le long de ces routes névralgiques. Les petits investisseurs dans cette activité particulière n’engagent pas beaucoup de frais: la location d’une aire de stockage, l’installation d’un enclos ou d’un grillage et une petite hutte ou cabine pour la facturation au profit des clients en sus évidemment des documents, comme le registre de commerce, et le tour est joué. Ces collecteurs de déchets recyclables achètent et vendent ces objets en empochant des marges bénéficiaires assez intéressantes à chaque transaction. Ainsi donc, que ce soit à Chorfa, Ath Mansour ou Ahnif pour ne citer que ces localités, la collecte des déchets récupérables est en pleine ascension ces dernières années. Malheureusement, cette activité ne va pas au-delà de la collecte, car il n’existe aucune unité de transformation et de recyclage des déchets solides. Ces dépôts servent de points de stockage et de commercialisation, où des collecteurs viennent des wilayas de Bordj Bou Arreridj, Sétif et M’sila et chargent de grandes quantités pour les acheminer vers ces départements où il y a des unités de recyclage et de transformation, du plastique surtout. «Moi, je récupère les déchets recyclables dans toutes les communes de la vallée du Sahel pour les transporter vers une unité de recyclage basée à Bordj Bou Arreridj. Là le plastique est fondu pour être réutilisé, et l’on fabrique entre autres des tabourets, des chaises, des tables et des seaux en plastique. Ces déchets sont de ce fait recyclés pour servir à nouveau», explique un collecteur de déchets recyclables de Bordj Bou Arreridj. Des collecteurs des déchets ferreux et non ferreux sillonnent régulièrement la région de la vallée du Sahel notamment pour récupérer, aux habitants ou dans la nature particulièrement dans le lit et rivages des rivières parcourant cette région, les déchets à recycler. Beaucoup de ménages attendent impatiemment l’arrivée de ces « chercheurs de déchets » afin de leur vendre ce qu’ils ont collecté ou des objets usées dont ils veulent récupérer quelques sous au lieu de les jeter dans la nature. Toutefois, ce qui nous a agréablement surpris récemment, c’est ce collecteur de canettes de bière qui sillonne avec sa camionnette les routes et chemins de la région ainsi que les décharges sauvages situées sur le lit des oueds pour récupérer les canettes de bière vides. Nous l’avons rencontré dernièrement à Toughza, alors qu’il était en pleine collecte. Notre interlocuteur précisera à ce sujet : «Je fais la collecte des canettes de bière uniquement dans les rivages des oueds ou sur les accotements des routes. Puis, je transporte ces quantités de canettes pour les vendre à une usine de recyclage d’aluminium basée à Oran. Cette usine récupère les canettes pour en faire du papier aluminium», explique notre vis-à-vis tout en regrettant au passage l’absence d’unités de recyclage dans notre région qui pourraient participer grandement dans la lutte contre la pollution de l’environnement avec la récupération des déchets recyclables et offrir aussi une opportunité d’occupation bénéfique au gens de la région qui ne cherche qu’un moyen de glaner quelques sous.

Y Samir.

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