L’heure du mea culpa de la France a-t-il sonné ?

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«Beaucoup de choses restent en suspens entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale». Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, l’a affirmé avant-hier, ajoutant néanmoins que la situation va dans le sens de l’apaisement.

Il faut donc s’attendre à ce que les choses s’arrangent dans peu de temps. La récupération des archives détenues par la France, les crânes de résistants algériens, les victimes des essais nucléaires… vont connaitre, semble-t-il, une fin satisfaisante. Tout devra rentrer dans l’ordre, mais à la seule condition qui vaille : la reconnaissance par la France de ses exactions, plus comme crimes de guerre, mais comme crimes contre l’humanité. Et cela lui permettrait de faire table rase sur son passé colonial.

La France se mettra ainsi en juste position avec l’ex-colonie et aura des relations normales avec l’Algérie, des relations débarrassées des scories du passé et de la passion qui ne cesse de s’exacerber entre les deux pays. Parce que l’Histoire se base, non sur l’oubli, mais sur le souvenir. Et celui-ci tient à la reconnaissance de ce qui l’accable. On ne peut oublier les «enfumades», les expropriations, les déportations et tous les crimes commis par les maréchaux et généraux, dont l’inhumanité n’a d’équivalent nulle part au monde.

Mais aujourd’hui, si cela s’avérait, tout pourra rentrer dans l’ordre et les rapports bilatéraux seront rétablis dans le respect de chacun. Mais les conditions d’application de ces décisions, que tout le monde jusqu’à présent ignore, restent à définir. On s’est plusieurs fois fait arnaquer par la demande de pardon qui ne suit pas. Mais qu’à cela ne tienne, Macron, à l’époque où il était candidat, avait dit lors de sa visite en Algérie que «la colonisation était un crime contre l’humanité». Cependant, une fois élu, il semble avoir tout oublié.

S. Ait Hamouda

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