à peine la saison oléicole entamée, et c’est déjà la fin dans la plupart des oliveraies des villages de la commune parce que, cette année, la récolte est en deçà des espérances des oléiculteurs. «Les oliviers ne donnent qu’une année sur deux. D’ailleurs, pour cette année, nous nous attendions à cela, car l’année passée, la récolte a été très bonne. Nous allons alors nous contenter du peu d’olives. C’est une occasion pour nous occuper de nos arbres. En plus du nettoyage des champs, nous nous occuperons de la taille et de nouvelles plantations», nous dira un oléiculteur de Tafoughalt. Comme ce dernier, ils sont nombreux à s’adonner à ces tâches. De leur côté, les propriétaires des huileries aussi bien modernes qu’anciennes ne se sont pas empressés à mettre en branle leurs machines. «Sincèrement, je n’allais pas ouvrir. Mais par respect à mes clients, j’ai osé lancer la trituration avec seulement deux ouvriers à mi-temps. Pour ces premiers jours, j’ai reçu quelques sacs en attendant d’autres arrivages. J’ai remarqué que les rendements sont excellents. Ils sont nettement supérieurs à ceux de l’an dernier, variant entre 25 et 28 litres au quintal», nous confiera le propriétaire d’une huilerie traditionnelle sur la RN 25. A Tafoughalt, un gros village de la commune, le propriétaire d’une huilerie moderne mise en service il y a de cela trois ans, nous apprendra que grâce à ses moyens, il se déplace dans d’autres communes à la recherche de clients. «Je dois quand même sauver la saison pour amortir les frais. Pour le moment, je peux dire que ce n’est pas le grand rush. Le transport est assuré et j’ai mis en place d’autres mécanismes et facilités pour attirer davantage de clients», nous expliquera-t-il. Puisque la saison n’est pas prolifique, certains mettent à profit cette raison pour écouler l’huile de l’an dernier. D’ailleurs, si ce produit ne se vendait qu’à 600 dinars, il y a de cela quelques mois, ces derniers jours, il a grimpé jusqu’à 800 dinars le litre. «C’est son prix réel. De ma production de la saison dernière, je n’ai vendu que la moitié. Comme il y a un manque, nombreux sont ceux qui se rabattent sur cette huile. Il ne me reste que quelques litres. J’ai saisi cette occasion pour l’écouler», dira le propriétaire d’une huilerie au chef-lieu communal. D’autres oléiculteurs répondront que l’huile de l’an dernier est meilleure que celle de cette saison. «Lorsqu’elle est bien conservée, elle garde toutes ses vertus et sa saveur. L’actuelle est plus acide parce que la mouche a abîmé les olives. Elle n’est pas de bonne qualité», estimera un oléiculteur d’Iallalen. En définitive, une fois que les huileries auront fermé leurs portes, ce produit vital risque de flamber encore plus, d’autant que les réserves de l’année dernière sont presque entièrement vendues.
A. O.