Le transfert de la gestion de l’eau des communes vers l’Algérienne des Eaux suit son chemin dans la wilaya de Béjaïa, avec comme objectif la finalisation du projet d’ici début 2020.
Actuellement, pas moins de 33 communes, sur les 52 que compte la wilaya, sont gérées par l’ADE de Béjaïa en ce qui concerne le réseau AEP. Dernièrement, les services de l’ADE ont reçu, dans le cadre de cette opération, pas moins de 8 500 compteurs d’eau, dont 3 000 sont destinés à la commune d’Amalou, a indiqué un responsable au niveau de l’unité de Béjaïa. Le transfert de la gestion de l’eau de cette commune vers l’ADE est en cours de réalisation.
«Nous avons élaboré toute une stratégie pour réussir le transfert de la gestion de l’eau des collectivités locales vers l’ADE. Cela prendra un peu du temps, car il faut d’abord procéder à un travail préparatoire et administratif avec les communes, avant de réaliser des chaînes de refoulement d’eau. La dernière étape est l’installation des compteurs», a-t-on expliqué à l’ADE de Béjaïa. Celle-ci devrait recevoir un autre lot de 15 000 compteurs d’ici la fin de ce mois et un quota similaire au mois de janvier prochain.
Parmi les communes devant céder leur gestion d’eau à l’ADE, onze municipalités sont sises sur le couloir de la vallée de la Soummam, et donc alimentées depuis le barrage de Tichy Haf. L’ADE a promis de «professionnaliser le service public en matière de gestion des ressources hydriques». Il faut souligner que la plupart des communes, dont la gestion de l’eau est non encore transférée à l’ADE, souffrent de pénuries récurrentes d’eau. Même la commune de Toudja, connue pour ses sources d’eau naturelles et intarissables, vit paradoxalement une situation identique.
La population de Toudja ne paye même pas l’eau qu’elle consomme, arguant que cette eau, qui découle de sources naturelles depuis le mont d’Aghbalou, surplombant majestueusement la région, est un don de Dieu. Ce sont les citoyens qui se chargent, en grande partie, des raccordements de leurs foyers. Et en l’absence de recettes, l’APC de Toudja ne peut pas engager des opérations de rénovation ou d’extension des réseaux AEP de la commune.
Avec ses deux barrages d’eau potable, Tichy Haf (Bouhamza) et Ighil Emda (Kherrata), ainsi que ses sources d’eau naturelles et sous-terraines, le problème de la disponibilité d’eau ne se pose pas dans la wilaya de Béjaïa. Toutes ces capacités seront renforcées avec la réalisation de la station de dessalement d’eau de mer, projetée à Tighremt. Le problème qui se pose est l’état défectueux des réseaux AEP qui représente un vrai casse-tête.
B. S.