Des cours de français dans la zaouia Sidi-Ali- Ouyahia

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Dans le souci d’ouverture linguistique et culturelle, la zaouia de Sidi-Ali-Ouyahia d’Aït Kouffi, dans la commune de Boghni, a cassé un tabou en dispensant des cours de français aux disciples et “lekhwan”, à ne pas confondre avec les autres de la confrérie.L’idée, qui a surgi dans la tête d’un enseignant de français à la retraite, Derriche Akli en l’occurrence, a vite été adoptée par les protecteurs de ce lieu religieux. C’est d’ailleurs lui qui, bénévolement, se charge de cette mission humanitaire et instructive à plus d’un titre. Ces cours d’alphabétisation pour certains et de soutien pour d’autres, sont suivis deux fois par semaine par les disciples de cette confrérie, originaires pour la plupart d’entre eux, des régions arabophones. Des lieux pareils, comme nul ne l’ignore, ne sont d’habitude réservés qu’à l’enseignement du Coran et la Chariaâ, ils peuvent désormais s’ouvrir aux autres connaissances et langues étrangères, à l’image de la langue de Molière ou celle de Shakespeare, sans complexe aucun, pourvu qu’elles trouvent des oreilles attentives. Et quand on sait que cet enseignant, habitant à Boghni-centre, doit faire des kilomètres pour se rendre à Aït Kouffi, et bénévolement, cela vaut la peine de l’écouter et on ne peut douter des bonnes intentions de sa mission.Selon lui, le décalage du niveau d’instruction de ses apprenants et de leur connaissance du français, ne rend pas la tâche très facile mais sa longue expérience lui permet de trouver le juste milieu. Cette initiative fort louable pourrait, sans doute, faire tâche d’huile pour que fassent marche arrière les idées et les visions négatives de l’apport des langues et des sciences, sont décriées par les extrémistes religieux qui les considèrent comme l’œuvre du diable et des mécréants.

Salem Amrane

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