Leçons d’Avril

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Le traditionnel 20 Avril a été, comme chaque année, fêté à travers toute la Kabylie. Nonobstant des faits anecdotiques et les différences d’approche de l’évènement lui-même, des constats s’imposent avec une clarté rarement atteinte. Si le 20 Avril est traditionnellement “squatté” par les partis politiques et leurs satellites, force est de constater qu’il n’en était rien jeudi dernier. En effet, le FFS et le RCD, qui ont toujours monopolisé l’activité et fait de cette date un rendez-vous pour démontrer leurs forces respectives, ont brillé par leur absence et leur échec. Saïd Sadi, dans une tentative de phagocyter la marche des étudiants, a été contraint de quitter la procession avant terme. Cette greffe, qui n’a pas pris puisqu’elle a été rejetée par les étudiants, a contraint le RCD à annuler son meeting prévu au stade Oukil-Ramdane. L’absence d’affichage et de publicité autour de ce meeting —bien que la wilaya ait répondu favorablement à la demande formulée par ce parti—, est due au fait que le RCD misait sur le détournement des marcheurs (les étudiants) vers le stade, et cela, sans aucun préavis ni invitation. Echec et mat sur toute la ligne. Le FFS, quant à lui, s’est déplacé à Béjaïa où Ali Laskri a tenu un meeting au Théâtre régional de la ville, évitant ainsi d’appeler à une marche qui aurait mis à nu une faible mobilisation.Tout cela nous renseigne d’une manière claire sur la déconfiture des partis traditionnels et leur manque d’ancrage politique dans la région. Si certains voient en l’absence de mobilisation un facteur destabilisant, il n’est en vérité que le signe d’un désir de la population d’aller vers autre chose et une autre étape. La Kabylie a commémoré les deux printemps dans la diversité et non dans la division. Les différents acteurs ont tenté, avec leurs moyens et leurs armes, de mobiliser autour de leurs activités. Si ces dernières n’ont pas mobilisé, la faute n’incombe sûrement pas aux populations, mais bien au manque de crédit des initiateurs.Désormais, les acteurs traditionnels, doivent savoir que l’ère des monopoles est révolue, celle des manipulations et des récupérations dépassée. Le bourourou de la division ne paie plus, les horizons de la diversité pointent sur toute la région.

Chérif Amayas

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