Une date symbole dans l’histoire des luttes, pour l’amazighité couplée de surcroît au combat pour la démocratie et les libertés fondamentales, une assistance très nombreuse, des conférenciers remarquables, des invités de marque venus du M’zab et de Bordj Bou Arréridj, voilà là toutes les conditions réunies par le FFS pour célébrer le 20 Avril marquant le 26e anniversaire du Printemps berbère. C’était jeudi, dans la matinée dans la grande salle du TRB.M. Ali Laskri, premier secrétaire du parti d’Aït Ahmed, qui a fait, pour l’occasion, le déplacement à Béjaïa a plaidé pour que “soit conféré à cette date une dimension nationale”. Puis rappelant les différents combats menés par son parti depuis 1963, il s’insurge contre le fait que les militants de la première heure, sincères moudjahidine et démocrates convaincus ne soient pas encore réhabilités. Et de faire le parallèle avec les bénéficiaires de la réconciliation nationale clouée au passage, au pilori. “Des mesures qui réhabilitent des criminels et qui ne déterminent aucunement les responsabilités de la salle guerre de 10 ans”, dira-t-il encore.Auparavant, plusieurs orateurs se sont succédés à la tribune, tous abondant dans le même sens : le Printemps berbère est celui de tous les Algériens et il est nécessaire d’établir la jonction entre revendication identitaire et combat démocratique.M. I. Bouaich, premier secrétaire fédéral s’est appesanti sur “l’identité confisquée et la recherche par les jeunes de référents puisés de cultures étrangères à la nôtre”. “Avant de tomber à bras raccourcis “sur les aménagements constitutionnels de 2002 qui ne sont que des manœuvres, relevant de la manipulation”.Succédant à M. A. Bouguerra, venu du pays d’El Mokrani, qui rappelle “qu’avril 1980 a coïncidé avec la fin du plus gros personnage de l’Algérie indépendante”, M. Fekhar de Ghardaïa axera son intervention sur la “nécessaire déghéttoïsation du 20 Avril confiné pour l’heure à la seule Kabyle”. “L’idée de tamazight, langue nationale et officielle allant de pair avec la démocratie vraie, doit être une revendication nationale. Mon rêve et de pouvoir bientôt fêter le 20 Avril à Ghardaïa”, martèlera ce militant du M’zab.L’intervention la plus remarquée, la plus applaudie aussi sans conteste, a été celle de Med Djelmani, secrétaire national, venu lui aussi de la Vallée à la célèbre pentapole. Alliant vécu et anecdotes croustillantes M. Djelmani a retracé les différentes étapes de la résistance millénaire de ces Amazighs et le constat auquel ces valeureux et preux Berbères sont arrivés, après avoir expérimenté diverses luttes allant de l’émigration interne (repli sur soi même). à l’émigration tout court vers d’autres contrées à la violence. Ces moyens s’étant avérés peu efficaces, ils ont fini par opter pour un combat pacifique et démocratique.Si les différentes étapes de la résistance Amazigh ont été largement évoqués l’épisode du Printemps noir a été expédié en une phrase lapidaire par M. Laskri. Quant au 5 octobre, pas un mot ! Evénéments mineurs ou politiquement incorrects ?Mystère et boule de gomme !
Mustapha Ramdani