l Le 28 avril, comme chaque année, ne peut pas passer sans une certaine tristesse pour ceux qui se rappellent encore ce que fut ce triste jour du même mois de 2001. Sidi Ali Ouyahia se souvient encore de Omar et de Nadia fauchés à la fleur de l’âge par des balles, dont les tireurs demeurent à ce jour inconnus. La triste nouvelle allait se répandre comme une onde de choc d’Abi Youcef à Ait Menguellet et Ath Yahia et un peu plus tard jusque dans les capitales occidentales. Vendredi, même si la traditionnelle marche n’a pas eu lieu, les amis et les parents des défunts n’ont pas oublié de déposer une gerbe de fleurs devant l’école primaire où Nadia était enseignante et où elle et le jeune Omar rendirent l’âme. L’émotion est toujours vivante chez leurs proches, touchés dans leur chair. La blessure des leurs est loin de se refermer. Par ce recueillement, les citoyens entendent rendre aussi hommage à toutes les victimes du Printemps noir.Les présents se donnèrent par la suite rendez-vous dans la commune d’Ait Yahia pour déposer une autre gerbe de fleurs sur la tombe de Nadia. Le témoignage d’une de ses collègues est édifiant : “Elle a laissé un vide irremplaçable. Nous ne nous sommes jamais fait à l’idée que cette femme si aumable, si gaie puisse partir ainsi du jour au lendemain”. Cinq ans, c’est si proche et c’est déjà loin. La tombe fleurie, subit déjà la patine du temps et son souvenir sombre petit à petit, inexorablement vers le passé et, un jour, ça sera l’oubli.Pour lutter contre cet oubli, les autorités communales des années 2002 et 2003 avaient, à un moment, proposé de baptiser l’école de Sidi Ali Ouyahia du nom de Nadia, cette enseignante estimée et animée de tous, parents et élèves. L’idée n’a pas fait long feu. Pourtant, dans plusieurs autres localités des monuments, des plaques commémorative ont vu le jour.L’exemple nous vient de Larbaa Nath Iraten où une stèle, en hommage aux différents martyrs du Printemps noir, vient d’être érigée à l’entrée de la ville.
Nacer B.
