Malgré les données statistiques annonçant un taux de suicide en baisse en Kabylie, la spirale de l’horreur continue à faucher des vies humaines de toutes tranches d’âge et toutes couches sociales. Une mère de familles de 46 ans laissant derrière elle mari et enfants pour fuir l’enfer dans lequel elle vit, un jeune collégien de 13 ans qui, sans découvrir encore la vie, en a déjà marre, ce phénomène ne semble pas vouloir s’arrêter. S’il est vrai, que si on prend le bilan des suicides de l’année dernière dans la wilaya de Tizi Ouzou, on constaterait un net recul de 91 cas en 1999 à 71 en 2001 pour arriver à 35 en 2005, les chiffres demeurent quand même horrifiants et une moyenne d’un suicide tous les dix jours est tout de même énorme. Et le mois d’avril de l’année en cours a été particulièrement macabre avec 10 cas de suicide enregistrés en Kabylie dont 5 cas à Tizi Ouzou (2 à Mâatkas, 1 à Makouda, 1 à Iflissen et un autre à Sidi Nâamane). Dans la wilaya de Bejaia, 5 cas ont été signalés, ajoutés aux deux suicides survenus à Bouira et à Boumerdes (Thénia). Concernant le 1er trimestre 2006, si l’on se réfère aux chiffres avancés par la Gendarmerie nationale, il n’a été signalé à Tizi Ouzou et à Bejaia que 3 cas de suicide, alors que la presse qui n’a pas toujours accès à ce genre d’informations d’ordre sécuritaire ou du moins ne pourrait pas être mieux instruite que les services de l’ordre, fait part d’au moins six cas.La cause de cet écart entre les données de l’institution nationale et la presse demeure inconnue. Selon le rapport de la Gendarmerie, durant les trois premiers mois de l’année en cours, la wilaya de Tiaret a connu le plus lourd taux de suicide avec 5 cas, suivie de Mascara et de Bouira avec 4 cas. Cette dernière vient en tête dans les tentatives de suicide avec 7 cas, dont la majorité soit 5 sont des femmes. Tizi Ouzou vient en seconde position avec 5 tentatives.
H. Hayet