Plaidoyer pour les libertés

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Les Algériens ont recouvré l’indépendance, pas les libertés”. Invité de l’ONM et de l’ONEC, Mouloud Hamrouche a longuement plaidé, hier à Kherrata à l’occasion de l’anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, pour les “libertés”. Il a estimé que le pays ne tire pas suffisamment d’enseignements de son Histoire et reconduit des options politiques qui perpétuent l’échec.Sa conférence-débat suivie par quelque six-cent personnes a été l’occasion pour lui de critiquer radicalement le système politique actuel et de réclamer son dépassement en élevant les libertés au pinacle des préoccupations gouvernementales. “L’Etat devrait protéger les libertés avant la sécurité”, estime l’ancien chef du gouvernement. “La liberté est une manifesation de la volonté divine, n’est croyant que celui qui est libre, seuls les pays qui ont élevé la liberté au rang de principe sacré ont avancé”, s’enflamme Mouloud Hamrouche dont les sorties se multiplient ces derniers temps. “La liberté est à la base de tout développement, seuls les peuples libres peuvent construire des Etats forts”, dit-il. Au lieu de cela, le pouvoir a “érigé la mystification et le mensonge en principes et soumis la nation à la tyrannie et à l’injustice”, estime l’orateur. “L’exerice de la politique est interdit, n’ont droit au chapitre que ceux qui s’inscrivent dans des pratiques d’invectives qui font perdre de vue les véritables enjeux qui interpellent le pays”, assène-t-il. L’ancien chef du gouvernement s’est, par ailleurs, montré méfiant vis-à-vis de la polémique née dans le sillage de la loi du 23 février qui glorifie la présence coloniale. “Nous sommes en présence d’un parfait sujet de diversion”, estime-t-il.“Avant de critiquer la France, il nous faut d’abord assumer notre Histoire. Il faut cesser de l’exploiter à des fins politiques, idéologiques ou conjoncturelles et la servir comme un écran à la situation d’impasse actuelle”, explicite-t-il.

M. B.

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