Le transfert de la zone industrielle «Aissat Idir» de Oued-Aissi vers la commune de Tizi Ouzou a soulevé un tollé général chez les populations de la daïra de Tizi-Rached, propriétaire historique des terrains sur lesquels fut érigée cette Z.I, estimant que leur localité est soumise à ce qu’ils qualifient d’une «véritable OPA hostile». Les citoyens de Tizi-Rached jugent que le dernier plan cadastral établi sur les territoires de leur localité est «sciemment» engagé «à la faveur duquel notre commune a été dépossédée de sa zone industrielle, annexée, désormais, à la commune de Tizi Ouzou» Dans une lettre d’opposition à «la reconfiguration du territoire de la commune» adressée au président de la République, au chef du gouvernement, au ministre de l’Intérieur et au wali de Tizi Ouzou, les populations de Tizi-Rached, ayant délégué 14 associations, comités de villages et organisations de la société civile de la commune, dénoncent ce qu’ils considèrent comme «intentions malveillantes des concepteurs du nouveau plan cadastral», qui les a «spolié» de la partie la plus utile de leur commune.Celle-ci qui s’appuie énormément sur la rentabilité fiscale engrangée par les activités industrielles de cette zone, risque ainsi de se retrouver, si transfert est y exécuté à la faveur de la municipalité de Tizi Ouzou, privée d’une ressource financière des plus vitale.La zone industrielle «Aissat Idir» de Oued-Aissi où sont localisés le complexe d’électroménager ENIEM et l’unité de montage privée Frigor, les dépôts de Naftal, l’unité commerciale de la SNVI et la nouvelle fabrique pharmaceutique Novo-Nordisk ainsi que le projet de la gare ferroviaire, est devenue, depuis quelques années, une source de convoitise des communes environnantes vue son potentiel fiscal des plus important de la wilaya. Et c’est dans cette perspective que la municipalité de Tizi Ouzou a réussi à mettre la main sur les terrains de cette zone industrielle via l’enclenchement d’une nouvelle opération cadastrale qui les lui a annexé. Une opération qui n’a pas laissé insensibles les citoyens de Tizi-Rached qui estiment que « l’annexion particulièrement de cette partie du territoire» de leur commune «procède d’une velléité expansionniste qui ne date pas d’hier». Pour ces citoyens, «la finalité est de s’accaparer du potentiel économique que referme ce territoire en question»Ils s’accusent, par ailleurs, les organisateurs de «cette confiscation» qui «ne se sont pas embarrassés d’user de moyens interlopes alliant prévarication et trafic d’influence».Pour les «révoltés» de Tizi-Rached, les intentions des auteurs du plan cadastral renseignent sur «un besoin assoiffé» de priver une localité de ses rentes financières au profit d’une municipalité dont la gestion de son patrimoine foncier laisse plus d’un dubitatif. Autrement, les rédacteurs de la missive s’interrogent de «quel bon sens peut commander la substitution de nouvelles délimitations artificielles et d’anciennes délimitations naturelles et historiques ?» Ils tiennent de ce fait à rester «mobilisés avec toute la population pour empêcher l’accomplissement de cette amputation mortelle à l’endroit de (leur) localité», comme ils tiennent aussi à exprimer «sans ambages» leur «refus résolu de cette véritable OPA ciblant le poumon» de Tizi-Rached.
M.A.T