Après avoir atteint des sommets, les prix du pétrole connaissent un net recul ces derniers jours. Une perte due au repli généralisé des matières premières, mais également à l’idée que la cherté de l’énergie a finalement un effet décourageant sur la demande. Dans la journée de mardi, sur le marché de New York, le baril de « light sweet crude » pour livraison en juin baissait, mardi, de 2 cents à 69,39 dollars lors des échanges électroniques vers 10H15 GMT (12H15 à Paris). Idem pour les cours de Brent de la mer du Nord à Londres, où le baril perdait 12 cents à 69,55 USD sur l’échéance de juin. Ce contrat expire à la clôture. « Les prix du pétrole baissent un peu, le spectre d’un recul généralisé de tous les marchés des matières premières continuent de préoccuper le marché tandis que les investisseurs craignent que les prix élevés aient découragé la demande », expliquaient certains analystes. Cependant, continuent-ils, bien qu’on puisse assister à une importante correction à la baisse, le risque de problèmes de production en Iran et au Nigeria reste la source majeure d’inquiétude. Et les prix du brut ont abandonné près de quatre dollars depuis la clôture de jeudi dernier, soit 5,4%. Ils ne sont pas les seules matières premières à avoir piqué du nez ces derniers jours. Après quatre mois de hausse ininterrompue et une ascension à des niveaux record, les cours des métaux ont plongé depuis jeudi. Par exemple, le cuivre a perdu 9%, l’aluminium 11%, l’or 6%, le platine 4% et l’argent 14% de sa valeur. Un des facteurs de la baisse, est le repli du dollar –au plus bas niveau depuis un an face à l’euro–, la possibilité d’une pause dans le resserrement monétaire aux Etats-Unis, et la crainte d’un ralentissement économique, défavorable pour les perspectives de demande. Ces craintes ont été illustrées par le rapport mensuel de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) paru vendredi, dans lequel elle a revu en nette baisse son estimation de croissance de la demande mondiale pour 2006, à 1,5%, contre une prévision de 1,8% il y a un mois. L’agence a estimé que les prix élevés du pétrole avaient eu un impact dans la plupart des régions consommatrices, notamment aux Etats-Unis, de loin premier pays consommateur d’énergie. Alors que les cours sont passés de 30 dollars à plus de 70 dollars le baril en l’espace de deux ans, la demande pétrolière a longtemps fait preuve de résistance, continuant à croître fortement, notamment en Chine et aux Etats-Unis.
Elias Ben et AFP