Les centaines de bénéficiaires de l’aide à l’habitat rural (appelé communément aide à l’autoconstruction dans le cadre du plan quinquennal 2005/2009 sont, pour la plupart, dans l’expectative. En effet, après la signature de leurs décisions individuelles par le secrétaire général de la wilaya, ces citoyens se voient contraints de prendre leur mal en patience pour pouvoir enfin signer leur souscription (cahier des charges) auprès de la CNL qui, de l’avis de ces autoconstructeurs, prend un sacré temps. Ainsi, après avoir rempli toutes les conditions techniques et administratives (certificat de possession, plans architecturaux, permis de construire et ayant entamé des travaux, les bénéficiaires attendent pour certains la signature des souscriptions, pour d’autres les chèques ou les virements. En effet, une bonne partie de ces ménages ont avancés dans leurs chantiers respectifs à des taux plus ou moins importants (20%; 60%) mais, jusque-là, tous les projets sont à l’arrêt en attendant la perception des premières tranches de cette assistance financière étatique auprès de la CNL. Par ailleurs, une autre contrainte vient se greffer à toute cette lenteur bureaucratique, à savoir celle relative à la rareté du sable et des autres ingrédients. Les petits transporteurs qui n’ont rien à voir avec cette mafia du sable, qui alimente les grands chantiers, ont tous peur d’approvisionner les ménages. “Le sable est devenu une denrée rare, et ce ne sont pas les petites constructions qui vident nos oueds de leur sable, c’est bel et bien ces grands camions qui viennent de Boumerdès et d’Alger pour alimenter les gigantesques chantiers (autoroutes, bâtiments…)”, dira fort à propos un fonctionnaire qui n’arrive plus à se procurer un petit camion de sable. C’est dire enfin que les bénéficiaires de l’aide à l’habitat rural continuent de subir des vertes et des pas mûres avec toute cette cherté des matériaux de construction, mais aussi face à cette lenteur bureaucratique par excellence, des différents organismes impliqués dans ledit programme.
I. Lounès