M. Smaïl Mimoun, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, a passé hier en revue la situation de son secteur ainsi que ses perspectives, lors de son passage à la Chaîne III. Un secteur marginalisé jusqu’aux années 90.Le secteur qui n’a bénéficié d’un département qu’en 1999, nécessite une réhabilitation et une organisation, selon son premier responsable. Pour cet objectif, la Chambre nationale de pêche et près de 200 associations ont été créées.“Sa refondation et sa confirmation économique nécessitent du temps’’, dira le ministre.Des efforts pour moderniser les moyens d’exploitation et installer la grande pêche sont déployés. Ainsi, “nous soutenons les professionnels dans l’acquisition de nouveaux bateaux pour moderniser la flottille et aller au large” a soutenu Smail Mimoun. Dans ce cadre, 1500 nouvelles unités seront rajoutées aux 4 000 existantes.La production nationale fin 2005 a été de près de 140 000 tonnes, au moment ou le “stock péchable” était de l’ordre de 220 000 tonnes, ainsi les ressources sont sous-exploitées et ne répondent pas aux besoins de consommation. Bien que la moyenne soit passée de 3 kg à plus de 5 kg/h/an en 2005, le chiffre reste faible. A titre comparatif, le Japonais consomme 80 kg par an et l’Espagnol 45. Avant d’arriver au “stock péchable”, le ministre dira que l’aquaculture sera un recours que son département encouragera. Pour cela, plusieurs sites d’élevages de poissons sont prévus ; à Oran, Ain Témouchent, Azzefoun, Bechar, Ouargla, etc. Une carte nationale en la matière a été élaborée avec l’aide allemande, où 7 pôles de développement de l’aquaculture sont désignés.Concernant l’exploitation illicite des ressources halieutiques, problème international, le premier responsable du secteur, évoquera la prochaine création de la police de pêche ainsi que celle du centre de contrôle des navires en mer, tout en expliquant que les côtes algériennes sont les mieux gardées en Méditerranée. Dans le même cadre, il soutiendra que contrairement aux appréhensions manifestées par les professionnels du secteur avant l’entrée en vigueur de l’accord d’association avec l’Union européenne, “l’Algérie ne délivrera pas d’accords de pêche pour l’exploitation, à l’exception de permis à durée déterminée, à l’instar de celui du mois de mai dernier, qui a vu des thoniers japonais et coréens exploiter le thon rouge de passage en Méditerranée’’, “L’apport des étrangers dans le domaine se fera surtout par des projets d’investissement à terre’’ a-t-il précisé.Pour l’exploitation du corail à El Kala, suspendue en 2002, le ministre dira “que l’étude se poursuivra jusqu’en avril 2007 mais cela ne veut pas dire que la reprise de l’exploitation se fera de sitôt’’.Les prix du poisson qui restent élevés en Algérie, comme au niveau mondial, sont dus aux lois du marché ainsi qu’à la chaîne que suit le produit avant son arrivée au consommateur,’’ la commercialisation directe au consommateur durant le mois de ramadan écoulé a montré la baisse des prix, ce qui confirme l’influence de la chaîne sur les prix, a -t-il ajouté.
Naïma.B