Virée dans un centre d’examen du bac

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Dimanche, deuxième jour du baccalauréat, à 8h moins quart. Le lycée Zamam Mohamed de Boghni ne déroge pas à la règle. Comme le marché de Boghni grouille de marchands et de clients, à quelques encablures de là, le lycée grouille d’élèves, de surveillants et du personnel administratif. A cette heure-ci déjà les candidats sont en classe et les surveillants ont entamé le contrôle routier d’identité, et veillent au grain pour qu’ils n’oublient pas de mentionner leurs renseignements : numéro d’inscription et émargement sur leurs feuilles de composition.Le chef du centre qui n’est autre que le proviseur de l’établissement, et son staff du secrétariat, ont l’œil sur tout ce qui bouge, et pour que les épreuves du deuxième jour se déroulent taut comme celles du premier, dans de bonnes conditions. Les yeux des élèves sont rivés sur le sac de bonbons que fait circuler un agent dans toutes les salles. Les sucreries, dit-on, sont bonnes pour l’énergie. Les enseignants aussi ne sont pas privés de leur friandise. Il leur faut de l’énergie eux aussi pour supporter les longues heures, parfois debout Le cœur des élèves bat la chamade. Les mathématiques, c’est leur bête noire. C’est logique d’avoir peur avant l’examen, “comme” la logique des mathématiques. H. Larbi, le dynamique agent de liaison et membre du secrétariat “bouffe” les escaliers métalliques une à une pour remettre les sujets attendus. Ainsi font ses collègues de la même mission. Les recommandations sont rappelées aux candidats, pas de téléphone portable, ni de calculatrice programmable, et d’autres encore que les adolescents semblent avoir déjà bien apprises. La cloche sonne et les sujets sont distribués. Les expressions du visager enseignent sur la nature des sujets, et différents d’un candidat à l’autre. A onze heures cinq, la majorité des candidats attendent la cloche pour remettre leurs copies. Pour B. Dihia, scientifique, le sujet est très consistant : “On ne peut s’empêcher de penser à nos erreurs, maintenant qu’on a remis la feuille”. Mais c’est inutile de regretter le passé quand on n’y peut rien changer. Elle reconnaît et promet de penser à l’avenir, donc les prochaines épreuves. Non loin de là, Abderrahmane, le pompier, commente les deux premières journées du Mondial. “Oui, l’Allemagne a une bonne équipe mais le Brésil écrasera tout sur son passage”. Tous reconnaissent que la météo a été clémente durant ces deux premiers jours d’examen. Espérons que ça continuera pour le reste. Et quand le mercure ne s’aventure pas plus haut, le pompier n’a pas grand chose à faire. Autant commenter le Mondial.Au réfectoire, tous s’accordent à donner une excellente note au chef-cuisinier ; la preuve c’est que beaucoup demandent le supplément. D. Chabane reconnaît qu’il n’a pas toujours envie de manger autant. Au secrétariat, tout doit passer au peigne fin : M. Lannack, Mme Mouloudj, M. Amrani, Wabi et le reste, comptent et recomptent les copies. On ne badine pas avec le sérieux.Après le déjeuner, un café se fait désirer, au café d’à côté. La reprise n’est qu’à 15 heures. Et l’épreuve d’histoire-Géo durera jusqu’à 18 heures. Mais pourvu que la météo ne change pas. Et les journées du bac se suivent et ne se ressemblent pas.

Salem Amrane

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