La Dépêche de Kabylie : Quels sont les objectifs assignés à ce séminaire ?Mme Bilek : Cela fait 11 ans que tamazight est dans le système éducatif. A travers cette rencontre, nous avons pensé utile de rentabiliser ce capital expérience et évaluer en parallèle cet exploit. Maintenant nous pouvons situer nos failles dans ce domaine afin d’éviter de les reproduire, tout en relevant le positif. Aussi, c’est une occasion d’inviter le ministère à faire le bilan en méthodologie et en pédagogie ce qui lui permettra d’aller vers un enseignement de qualité. Je dirai aussi que ce séminaire s’est fixé l’objectif de rassembler les expériences des uns et des autres et qui serviront inéluctablement de point de départ sûr et fiable.
Comment s’est fait le choix des participants ?En réalité nos moyens ne nous permettent pas de rassembler tous les enseignants de tamazight. C’est pourquoi, nous nous sommes limités aux universitaires et inspecteurs de cette langue.
Vous êtes S/D à l’enseignement et formation au HCA. Quel est votre point de vue sur l’état des lieux de l’enseignement de tamazight ?Globalement le bilan statistique est en nette croissance dans les trois wilayas. Le nombre de formateurs et d’apprenants augmente, et l’on s’attend à une réactivation du côté de Batna pour la rentrée scolaire prochaine. Néanmoins, il y a lieu de signaler qu’il a rétréci dans d’autres régions. Il importe aussi de souligner que durant l’année scolaire 2005/2006, la région berbérophone a enregistré une régression de près de 10 000 apprenants. Et nous ignorons les véritables causes de ce phénomène. Devant cette situation inexplicable, il est urgent que les instances concernées fassent un bilan qualitatif et non quantitatif en associant bien sûr les spécialistes en la matière.
Le HCA a-t-il dans son rôle l’enseignement de tamazight ?De prime abord, notre institution est créee pour la promotion de tamazight dans toutes ses dimensions. Langue, culture et civilisation. A notre niveau, à chaque fois que nous organisons des rencontres sur l’enseignement, nous faisons appel au ministère de l’Education qui est la tutelle des enseignants pour apporter des contributions. Comme nous avons aussi le droit de regard sur les manuels. Mais sur cette question, je dirai que nous n’avons jamais été consultés ni même associés dans l’élaboration de ces supports pédagogiques.
Comment évaluez-vous ce séminaire ?Je dirai que je suis satisfaite du moment que j’ai offert à travers notre instruction, l’occasion aux différents universitaires et autres spécialistes d’engager un débat et d’échanger des idées qui apporteront sans aucun doute un nouveau souffle à l’enseignement de tamazight.
Quelles sont les perspectives ?En tant que cadre du HCA, il est de mon devoir de contribuer pour un enseignement de qualité et arriver par les différents moyens matériels et humains offerts par notre institution à mettre à la disposition du personnel pédagogique les supports appropriés. Egalement, je suis persuadée que si nous disposons des cours de qualité, nous pourrons prétendre à un avenir meilleur de notre progéniture. Il me semble qu’il est temps de mettre un terme à l’improvisation et le provisoire.
Propos recueillis par M. Smail
