Treize citoyens assassinés et une femme blessée

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Treize morts et une blessée, tel est le bilan tragique du faux barrage dressé avant-hier aux environs de 19 heures à sept kilomètres du chef lieu de la commune de Larbaâ, wilaya de Blida, plus exactement sur la route nationale N8, au lieu dit Oued Djemââ reliant la commune de Larbaâ à Soumaâ. Onze des victimes ont été complètement calcinées. Les innocentes victimes ont été, juste après le drame, évacuées à la morgue de Meftah. Après avoir tiré à bout portant sur les victimes, les criminels ont incendié les voitures avec les corps à l’intérieur, selon un gendarme rencontré sur le lieu du drame. En effet, lors de notre déplacement, nous avons remarqué cinq voitures brûlées, à savoir une 505, une Golf, un camion, une 504 et une Hyundai. Selon la même source de la gendarmerie, les terroristes ayant perpétré ce carnage, au nombre d’une dizaine d’éléments, seraient âgés de 20 à 23 ans. Cette source, se référant aux dires d’un témoin oculaire, un rescapé sorti indemne de ce cauchemar, nous a confié  » qu’un des témoins a entendu un terroriste crier que si leur  » émir Antar Zouabri est mort, eux sont là pour le venger « . S’appuyant sur ces témoignages, le même gendarme ajoute que ces terroristes ne sont que des acolytes de Zouabri, un  » émir  » abattu en 2002 par l’armée nationale à Boufarik. Cela sous entend que ce groupe d’ assassins, selon toujours la même source de la gendarmerie,  » opère sous la coupe du GIA « . Un témoin que nous avons accosté nous a également souligné que les terroristes  » étaient en tenue militaire et ils portaient des baskets « .  » C’est grâce à un jeune garçon qui a pu se sauver, que nous avons rebroussé chemin. Ce dernier a alerté tous ceux qui étaient sur sa route  » a relaté un conducteur d’un camion qui s’est échappé et dont le véhicule aurait pu être incendié. Un autre rescapé ajoute que  » au début nous n’avons rien compris, nous avons vu des militaires qui demandaient les papiers au passagers et à un moment donné nous avons entendu des tirs de balles. Les voitures revenaient en marche arrière d’une façon anarchique. Tout le monde se bousculait. Ils criaient  » wellou  »  » reculez « ,  » c’est un faux barrage « . Au niveau de l’hôpital de Meftah, les parents des victimes étaient effondrés, abattus. La consternation se lisait clairement sur leur visage. Leur douleur est immense. L’identification des corps leur a été difficile. Un jeune homme qui a accepté de répondre à nos questions a indiqué que c’est grâce aux bijoux que portaient les victimes qu’il a pu reconnaître ses deux sœurs.  » J’ai reconnu le bracelet et les chaînes qu’elles portaient  » a t-il dit avec un air bouleversé. La famille Naïb a été également fortement secouée. Elle a perdu trois personnes lors de ce drame, dont une fillette de 9 ans appelée Fatma Zahra, Farès un garçon de 10 ans et El Hadi un jeune homme de 22 ans. Ces trois victimes étaient en vacances et comptaient rentrer chez elles à Beni Slimane, à l’occasion de la rentrée scolaire. Leur grand’ mère venue en compagnie de ses fis récupérer les dépouilles était à bout de force.  » Pourquoi, ils les ont tué, ce ne sont que des enfants  » nous a-t-elle lancé avec peine, les larmes au yeux. Sa douleur est insoutenable. Son fils, le père de la fillette ajoute  » je ne sais pas pourquoi ils ont rouvert cette route sans renforcer la sécurité « . Selon lui, cela fait huit mois que la RN8 a été rouverte à la circulation. Un peu plus loin, à quelques encablures de l’hôpital, à Larbaâ centre, les citoyens semblent paniqués. Apparemment, ils ont renoué, de nouveau, avec la tristesse. Un sentiment qui les a, longuement, hantés lors de la dernière décennie.

Wassila Ould Hamouda

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