La mendicité et l’exploitation des enfants

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Voilà que depuis un certain temps, la mendicité devient monnaie courante dans les rues de Fort-National. La grande majorité de ces mendiants viennent d’autres régions du pays, de régions lointaines parfois. Le chiffre est effarant, ils s’installent à un intervalle de moins de 20 m les uns des autres sur les trottoirs.Ils sont pour la majorité permanents, on pourrait même se permettre de les qualifier de “professionnels”. Lors de leurs quêtes d’argents quotidiennes, certains mendiants usent et abusent de certaines techniques pour sensibiliser les âmes charitables à mettre la main à la poche. Mais parmi les techniques que ces laissés-pour-compte utilisent, la plus condamnable est l’exploitation des enfants, qui sont utilisés pour pousser les cœurs tendres à ne pas rester indifférents. Les femmes recourent le plus souvent aux enfants de moins de 7 ans.Des enfants exposés au froid et aux grosses chaleurs dans les principales rues commerciales, des bébés passant le plus clair de leurs journées près des dangers permanents. Des handicapés baladés dans la quête quotidienne de quelques dinars. Ce sont là les scènes d’un spectacle désolant que nous vivons chaque jour, non seulement à Larbaâ mais aussi sur l’intégralité du territoire national.Ce sont toujours les adultes exploiteurs qui accaparent les fruits des oboles. Rester toute la journée dans la rue pour un enfant de moins de sept ans ne se passe pas sans dégâts, ils sont souvent victimes de maladies chroniques : diabète, hypertension, différentes allergies, asthme, tuberculose, anémie, rhumatisme et ulcère. On ne sort pas indemnes lorsqu’on a été longtemps exposé dans des conditions insupportables aux passants, aux piétons, aux automobilistes… dans différents lieux. Ces enfants-là ne connaissent malheureusement de la vie que sa face sombre et ses interminables vicissitudes. Le risque est évidemment de prendre goût à cette “profession” et de reproduire le même scénario plus tard d’autant plus que dans la majorité des cas, une relation existe entre les enfants et leurs accompagnateurs.On vient de célébrer la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants et ce phénomène d’enfants-mendiants ne semble guère inquiéter nos responsables. Pourtant, cela est aussi une forme d’exploitation et d’abus d’enfants !

K. Fridi

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