Les jeunes d’Amgud et de Taneflit à Taourirt Moussa

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l Il y a huit ans, jour pour jour, les ennemis de la vie, “Iâdawen n’tudartd”, ont mis fin à cette voix porteuse d’espoir et de tous les combats. Hier matin, tout comme en 1998, sept heures sonnantes, le mercure commence à grimper. Une autre journée caniculaire s’annonce. De nombreux jeunes encadrés par des aînés, qui avaient passé cette nuit-là, veille de l’enterrement du “Rebelle” à la belle étoile attendaient pour rallier Ath Douala. “En 1998, je n’avais que douze ans. Que le temps passe vite. Aujourd’hui, ma voix va s’ajouter à celles des millions d’Algériens qui demandent la vérité sur cet assassinat”, nous dit, Hamid, étudiant à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou. Akli, de son côté ne cache pas sa colère : “pourquoi l’ont-il tué ?” et d’enchaîner : “Ses bourreaux se trompent car ils ne savent pas que cette voix qu’ils avaient éteinte est plus que jamais rayonnante”. Effectivement, en guise d’hommage à Lounès, tous les vendeurs de cassettes et de CD lui ont consacré toute la semaine. Des jeunes âgés de quinze, seize ans qui n’étaient encore ce vingt-cinq juin 1998, que de petits bambins, ont passé toute cette journée à revoir les photos prises de Matoub Lounès de la morgue jusqu’à la mise en terre à côté de sa maison. “Pourquoi l’a-t-on tué ?”, telle est la question d’un enfant, les yeux fixés sur la photo du cercueil. Tant de questions revenaient dans la bouche des enfants venus à la Maison de jeunes Mansouri-Arezki où une exposition et l’itinéraire de l’artiste lui ont été réservés par l’association Taneflit. Hier, les jeunes se sont donné rendez-vous pour se recueillir d’abord à Thala Bounane où il a été assassiné. “Nous déposerons une gerbe de fleurs là où il est tombé”, nous a déclaré un participant à cette caravane. “Ensuite, nous irons jusqu’à Taourirt Moussa. Ce sera pour nous l’ultime moment de la commémoration à laquelle nous avons consacré une semaine d’activtés”. Il y a lieu de souligner que ce déplacement a été programmé depuis près d’une semaine par le comité d’organisation de la commémoration des assassinats des victimes du Printemps noir ainsi que celui de Matoube Lounès. Par ailleurs, il y a lieu d’ajouter que des gerbes de fleurs ont été déposées devant toutes les stèles érigées en sa mémoire dans les villes et villages de la région. “Il faut se recueillir en sa mémoire. Mais pour nous, il n’est pas seulement mort, mais il a été assassiné. Donc, on réitère notre droit de savoir qui l’a tué, a conclu un dernier intervenant”.

Amar Ouramdane

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