Alors que le mois de juin tire à sa fin, la campagne de moisson-battage devrait battre son plein en ce moment, mais malheureusement il n’en est rien pour cette année.En effet, les céréaliculteurs ne sont pas au bout de leur peine car les récoltes atteignent rarement en certains endroits dix quintaux à l’hectare, ce qui est très loin de ce qui devrait être attendu. Si cette faiblesse de rendements a été engendrée par les mauvaises conditions climatiques du fait que les pluies n’étaient pas aux rendez-vous au moment voulu, il a été constaté tout de même que certains céréaliculteurs n’ont pas respecté les conseils du ministère de l’Agriculture. L’autre point noir de cette campagne moisson-battage réside dans le manque flagrant de moissonneuses-batteuses. Ainsi pour toute la zone est de Draâ El Mizan qui s’étend de Boufhaima à Chabet El Ameur, il n’y a actuellement que trois, appartenant à M. Abbas, Ayache et Herda.«Le nombre de moissonneuses-batteuses engagées est très insuffisant pour une telle superficie, ce qui nous oblige actuellement à travailler de 13 à 14 heures par jour», nous confie le jeune Ayache, conducteur de l’un de ces mastodontes.Par ailleurs, notre interlocuteur n’a pas hésité non seulement à nous parler des risques d’incendies, qui pourraient se déclarer alors qu’ils sont en plein milieu de ces champs inflammables, mais également de la cherté des pièces de rechange pour ces machines qui sont d’origine taïwanaise ainsi que celui du prix du fil de fer qui coûte un million de centimes le quintal alors que celui fabriqué à El Eulma est à 7 500 dinars pour le même poids mais ne peut aller au delà de 700 bottes. «En plus de ces problèmes, il faut ajouter les frais de main-d’œuvre et bien d’autres encore pour arriver au prix que nous affichons et qui est arrêté avec tous les autres propriétaires de moissonneuses, il pourrait s’élever à 2 400 dinars l’hectare pour cette campagne, ce qui est loin de nous arranger», nous confie encore M. Ayache.Pour les céréaliculteurs qui nous avaient déjà saisi au début de la campagne labour-semaille, leur inquiétude est ainsi confirmée.«Nous ne voulons pas de la disparition de la céréaliculture dans cette vallée sud de notre wilaya mais force est de constater maintenant que tous les voyants sont au rouge et qu’il appartient aux responsables concernés de prendre les décisions qui s’imposent», nous déclarent encore nos interlocuteurs tout en ajoutant avant de nous quitter que même la CCLS n’assure plus le transport de leurs récoltes pour prouver qu’ils ont un bon moral malgré tout.
Essaid N’Aït Kaci
