Une agricultrice hors du commun

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De nos jours, certaines femmes réussissent là où beaucoup d’hommes échouent. Dans la région de Draâ El Mizan, une femme a choisi le domaine arboricole pour lancer son rêve de jeunesse. Bien que cette dame ne soit pas encore partie en retraite, car elle est encore sage-femme, elle s’est lancée dans la plantation d’arbres fruitiers. Nous sommes allés à sa rencontre sur son lieu de travail. Avant le lever du soleil, elle était déjà avec son fils en train d’irriguer ces arbres. Donc, à quatre kilomètres de la ville de Draâ El Mizan en allant vers Tizi-Ouzou, le futur verger de Mme Selmi Khedoudja, car c’est de cette femme courageuse qu’il s’agit, commence déjà à attirer l’attention de tous les usagers de cet important axe routier. Après lui avoir décliné notre identité, elle s’est rapprochée de nous pour nous parler de sa situation. “Je m’appelle Selmi Khedoudja, je suis sage-femme à la porte de la retraite. Mon défunt mari était agriculteur”, tels sont ses premiers propos. Interrogée sur ce qui l’a motivée à entreprendre une telle entreprise souvent dominée par des hommes, notre interlocutrice ne trouve aucune difficulté à nous répondre par la négative. “Des femme ont bien réussi dans plusieurs domaines que j’ai tenté cette expérience”. Après avoir discuté avec elle, nous avons finalement saisi que ces deux hectares qu’elle exploite lui ont été accordés sous forme d’indemnisation qu’elle n’avait pas obtenue pour son mari agriculteur disparu dans un accident. C’est le ministre de l’agriculture lui-même qui a instruit la direction de l’Agriculture d’exécuter cette décision. Dans cette plantation grillagée de partout pour dissuader les sangliers notamment à s’y aventurer, on compte pas moins de deux mille six cents (2600 arbustes), pommiers et poiriers. Mme Selmi ne se plaint pas pour autant de la fatigue, mais plutôt du manque de d’irrigation. “Vous savez, à quelque deux mille mètres, il y a un grand barrage, cependant, je ne peux pas me permettre la tuyauterie qui coûte excessivement cher. Alors, j’ai eu recours à l’eau de cette retenue. Elle m’a vraiment portée secours durant les journées caniculaires”, a ajouté notre agricultrice. En dépit de son statut de femme, elle ne se décourage pas. Lors de notre passage chez elle, elle avait engagé un engin pour lui creuser un puits de renforcement. Le coût de cet investissement s’élève à plus de cent-vingt millions de centimes sans qu’aucun sou ne lui soit encore versé dans le cadre de l’aide de l’Etat pour le développement agricole. Madame Selmi engage, parfois, quand il y a beaucoup de travail des jeunes saisonniers. Lui demandant si elle pensait développer cette exploitation, elle nous a répondu qu’elle accueillera avec joie une telle décision. “Si on m’accordait encore d’autres hectares, je ne dirais jamais non”, a-t-elle dit simplement, sans commentaires. Continuant avec abnégation, notre interlocutrice demande aux concernés de mettre à sa disposition les vingt ruches promises à titre de mesure d’accompagnement. Avant de quitter les lieux, Na Khedoudja nous a promis de nous inviter à déguster les beaux fruits que donneront d’ici quelques années, ces milliers d’arbres. En attendant que cette promesse se réalise, souhaitons à l’arboricultrice bon courage et longue vie à l’exploitation.

Amar Ouramdane

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