Quand la justice redevient juste

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l C’est avec un réel soulagement que le premier concerné d’abord, le Moudjahid et industriel Mohamed-Chérif Ould El Hocine, ses proches et tous les observateurs solidaires avec sa cause, ont accueilli le verdict de mercredi dernier, concernant la plainte en diffamation déposée contre lui par l’ENPS. Une semaine après le procès et les plaidoiries, la justice a tranché sur l’affaire par une relaxe, confortant ainsi le geste de remise du rapport sur la dangerosité des glissières posées par l’autre entreprise, au ministère des Travaux publics. La vraie crainte des observateurs était que cette action d’alerte sur un risque public ne soit transformée en son contraire, soit une diffamation, ce qui aurait découragé plus d’un à réagir, en signalant une menace qu’encourt la collectivité. Mais la justice n’est  » pas tombée dans le panneau  » et a fait prévaloir la vérité et le droit sur les inductions en erreur. Ce verdict est un jalon de plus qui s’inscrit en porte-à-faux à l’endroit de tous ceux qui commençaient à désespérer de la justice algérienne, montrant ainsi que le versant probe et intègre de ce corps sensible et stratégique pour l’Etat de droit, est encore présent pour protéger tout citoyen lorsque sa cause est juste. Cette même décision de la justice algérienne rétablit, pour une petite part certes, Ould El Hocine dans son bon droit, en lui restituant une parcelle symbolique à inscrire à l’actif de son long combat pour la récupération de son bien spolié par l’Etat, ou plutôt par la frange mafieuse de ce même Etat. La persévérance, l’abnégation et la pugnacité de Ould El Hocine, dont la résistance morale a été forgée dans la meilleure des écoles, celle de la lutte de libération nationale, s’érigent en exemple et en modèle pour ne pas succomber à l’abandon et au découragement, pour tous ceux qui sont encore victimes d’un déni de droit. A son image, même dans les moments les plus pénibles en traversant les rouages des tribunaux, le citoyen est appelé à toujours croire en la justice de son pays. Ce dernier verdict est l’illustration d’une justice qui réapprend à assumer sa vraie vocation, celle d’être juste. Ce réconfort ne saurait interdire de demeurer réaliste et d’émettre ce vœu d’optimisme : pourvu que ça dure…

N. Stambouli

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