Les bénéficiaires exigent la récupération de leurs espaces verts

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La rareté du foncier dans la ville de Béjaïa fait que les règles élémentaires de l’urbanisme sont parfois piétinées par ceux-là mêmes qui ont pour mission de veiller à leur stricte application. Et le cas du lotissement communal d’Ighil Ouazoug est édifiant à ce sujet. En effet, créés dans les années 79-80 dans le cadre des constructions d’habitations individuelles à caractère social, les parcelles de ce lotissement ont été attribuées à leurs bénéficiaires, conformément au cahier des charges et au plan d’aménagement du site qui ont été prévu, souligne le président de l’Association Lotissement Ighil Ouazoug, M. Bouiche Mohamed, des espaces verts, des aires de jeux et des terrains de servitudes.Mais voilà que dans les années 95-96, à l’époque des DEC (Direction des exécutions communales), l’administration qui est chargée de faire respecter par tous le cahier des charges — les autres textes officiels — se met entre les maisons construites et habitées, à grignoter selon les dires du président de l’association des attributaires, des lots entiers de terrains sur les surfaces réservées aux espaces verts, aux aires de jeux et aux servitudes qui sont des biens communs. Et pour les distinguer des autres, ces nouveaux lots, la DUC de la wilaya de Béjaïa, dans une correspondance au président de la DEC au sujet de la “modification du cahier des charges du plan d’aménagement du lotissement Ighil Ouazoug”, les désigne par des numéros bis et ter, comme par exemple les 3 bis, 14 bis, 14 ter, 1 bis, 10 bis, 13 bis etc… «Et ces nouveaux lots, s’indignent les membres de l’association sus-citée, sont cédés de la manière la plus opaque qui soit.» Et pour étayer ses dires, il exhibe la réponse faite par l’ALGRFU (Agence foncière de Béjaïa) à un citoyen qui sollicite l’acquittement de l’un de ces lots numérotés bis ou ter où le responsable de l’agence écrit que “la parcelle de terrain demandée fait partie d’un espace vert et de ce fait, ne peut être cédée”. Et le comble, qui offusque les membres de l’Association des bénéficiaires, est que quelques jours plus tard, cette même parcelle a été, on ne sait par quel tour de passe-passe, vendue à un autre citoyen qui s’est empressé de l’entourer de fils de barbelé et d’y planter une pancarte portant la mention “terrain à vendre”.“Pratiquement, affirme le président de l’Association, tous les lots qui portent les numéros bis ou ter ont fait l’objet de transactions pour le moins douteuses”. Et les acquéreurs quand ils ne sont pas dans le besoin de construire, “s’empressent, écrivent les membres de l’Association dans leurs nombreuses lettres à qui de droit, de les revendre pour réaliser des plus-values importantes”.Invitée à s’exprimer sur le lotissement communal d’Ighil Ouazoug et sur la cession des lots, l’APC de Béjaïa fait savoir par la voix de son chargé de communication, M. Rafik Talantikit, qu’elle n’a, à ce sujet, aucun élément officiel à communiquer.Quant aux riverains des lots bis et ter, depuis qu’ils se sont constitués en Association pour mieux défendre leurs droits, ils n’ont eu de cesse de réclamer haut et fort auprès des administrations compétentes et concernées, l’application stricte des clauses des cahiers de charges, c’est-à-dire la récupération de leurs espaces-verts et terrains de jeux.

B. Mouhoub

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