De son exil qu’elle avoue vivre péniblement, tout au long de l’entretien téléphonique, Malika était merveilleuse par sa franchise, sa spontanéité, sa voix joyeuse et enrouée, ses éclats de rire, son kabyle demeurant impeccable en dépit des années passées loin du pays ! Qui n’a pas eu les larmes aux yeux quand la belle Kabyle évoque le mal du pays en pleurant à l’antenne ? Malika est heureuse et n’en revient toujours pas de l’émotion qui a régné lors du concert qu’elle a donné, avec Chérif Hamani et Hamid Matoub, à Montéral le 29 du mois dernier et qui a été un succès fulgurant. “C’était pour moi une sorte de thérapie après tout ce que j’ai enduré ces dernières années. Tebbeâzcq la salle ! (la salle a explosé), j’ai failli avoir un arrêt cardiaque, j’ai l’impression de renaître, on m’embrassait, on me tirait par la robe et les cheveux, on monte sur scène si bien que j’ai failli oublié les paroles de mes chansons ! Ils sont venus de partout : de Chicoutimi, d’Ottawa, de Hull, de Québec et même des Etats-Unis. C’est formidable, j’ai retrouvé des amies qui ont fait avec moi le lycée Fadhma N’soumeur dont certaines faisaient partie de la chorale, des amis militants du Mouvement 1980 avec qui j’ai activé. J’ai jamais été accueillie de la sorte même en Algérie”, témoigne-t-elle.Domrane n’a pas caché son admiration pour l’artiste Chérif Hamani, sur lequel elle dit : “J’ai mobilisé avec moi 11 musiciens de diverses nationalités, ils connaissent parfaitement mes intentions, ils feront de leur mieux pour satisfaire notre public. Parce que je vous aime. Je veux que vous soyez heureux, ad temlih tasa d way turew, je veux que la tristesse ne se lise plus sur les yeux des enfants et des jeunes, je veux que vous dansiez et vous vous amusiez.”Enfin, après ce gala à Alger, Malika Domrane atterrira à Rome où elle animera un grand spectacle pour la journée internationale de la femme, le 8 mars 2005. Une occasion pour cette infatigable militante de mieux faire connaître notre culture, de rendre hommage à la femme et de se recueillir sur le tombeau de Jugurtha.
K. Kherbouche