13 élus accusent le maire

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L’exécutif communal de Tizi Ouzou est cloué, pour la énième fois, au pilori. Une nouvelle fronde des élus, au nombre de 13, se prépare à une offensive lors de la prochaine assemblée. Un groupe d’élus à la municipalité de Tizi Ouzou, toutes tendances confondues qui y siègent, hormis les indépendants, s’apprête à renverser la tendance dirigeante à la tête de la mairie de la ville des Genêts dont l’exécutif «n’a réellement jamais fonctionné depuis son installation».Ils reprochent ainsi à l’équipe dirigeante, qui est, selon eux, constituée de deux personnes seulement, dont l’un ordonne et l’autre, le maire en l’occurrence, «signe et annule comme bon leur semble», d’user de procédés irréguliers dans l’exécution des programmes. La commission de réforme du matériel et de constitution du sommier de consistance de la commune, en biens mobiliers et immobiliers, à être la goutte qui a fait déborder le vase. Ainsi, la désignation, par le maire, M. Bensalem, d’un élu à la tête de cette commission, appelée également «commission de réforme et ventes aux enchères», risque de compromettre ses missions. Les cinq élus portés à la composition de la dite commission ont été surpris par ce qu’ils qualifient de «parachutage d’un individu» ayant défrayé la chronique de la municipalité en février dernier. Ce qui les a encouragés à s’allier aux autres dissidents, qui s’activent depuis des semaines, à demander des comptes de gestion, au maire et aux membres de l’exécutif. Ces cinq élus chargés, depuis avril dernier, de préparer le listing du matériel roulant, pièces détachées et autres lots pour être mis en vente aux enchères, affirment que l’information relative à la désignation de cet élu à la tête de leur groupe de travail, leur a été rendu avant-hier, jeudi, par le maire lors de la réunion portant sur le compte administratif de l’exercice 2004, pour un reliquat de 970 millions de centimes. M. Bensalem leur a également affirmé que l’arrêté de désignation est au bureau du chef de daïra pour approbation.Dans la convocation d’une assemblée extraordinaire transmise au maire le 4 juillet dernier, par les 13 élus, qui constituent désormais la majorité opposante, il a été fait état également d’anomalies dans l’autorisation d’exploitation des marchés de véhicules et celui à bestiaux. Sur ce point, les dissidents accusent le maire d’avoir autorisé un adjudicateur à percevoir les droits de places et de stationnement afférents aux marchés aux bestiaux et aux véhicules, en violation des cahiers de charges. Une infraction contre laquelle, affirme-t-on, un constat a été établi par un huissier de justice sur demande du président du tribunal de Tizi Ouzou. L’autorisation d’exploitation signée par le président de l’APC, en date du 31 mai 2006, sous le n° 20/SCE/PAT/REC/2006, a été délivrée alors que l’arrêté de l’adjudication n’est toujours pas approuvé par la wilaya, affirme-t-on encore. Il y a lieu de signaler, néanmoins, que le texte du document autorisant l’exploitation, paraphé par M. Bensalem, dont nous détenons une copie, stipule que l’adjudicateur en question entamera ses activités «à compter du 8 juin 2006 et ce conformément au cahier des charges et au contrat de location» Mais les désormais opposants, parmi lesquels figurent des vices-présidents et présidents de commissions, estiment que «le contrat de location n’est pas encore approuvé par la tutelle administrative». De ce fait, ils exigent la résiliation de la dite autorisation conformément à l’article 10 du cahier des charges, faute de la perception par la trésorerie communale de ces droits d’adjudication. Pour les contestataires, qui constituent d’emblée la majorité au sein de l’assemblée communale, «le chef de l’exécutif est devenu le lieutenant d’un élu issu de la liste des indépendants, qui gère, comme bon lui semble, les affaires de la municipalité». Il est donc reproché au maire d’«entreprendre des actions et de signer des documents avant de les geler ou de les annuler sur injonction de M. Debiane, devenu l’ordonnateur du P/APC». Celui-ci est aussi mis en accusation contre l’octroi de subvention à la faveur d’une ligue de jeunesse présidée par M. Debiane. Ils affirment que M. Bensalem a offert 117 millions de centimes à cette ligue, alors que l’APC n’est pas en droit de subventionner les ligues, tiennent-ils aussi à préciser. Une somme qui représente près de 50% du budget global destiné aux associations, estimé à 300 millions de centimes. Le groupe de la désormais opposition à l’exécutif municipal de Tizi Ouzou est composé des cinq élus FLN, quatre du RCD, trois du RND ainsi que du vice-président du groupe FFS, Mustapha Si Salah. Ceux-ci, qui s’appuient sur l’article 15 de la loi 90-08 du 7 avril 1990, relative à la commune, exigent du maire la convocation d’une assemblée extraordinaire pour discuter du seul point relatif au «dysfonctionnement de l’exécutif communal». Une fronde qui promet de générer à nouveau le blocage de l’institution élue au moment où celle-ci recevra une délégation de Roche-sur-Yon, une ville jumelée avec Tizi Ouzou. La délégation française, arrivée hier, séjournera dans la ville jusqu’au 12 du mois en cours. Elle est composée de sept membres et conduite par le maire de cette ville, M. Pierre Regnault.

M.A.T

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