Guerre de tranchées au FFS

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Ces dernières semaines un bras de fer est engagé jusqu’au retrait de confiance à Salem Brahimi, déchu de son poste de président du comité adhoc installé par la direction nationale. Quatre sections et pas des moindres s’insurgent, à la limite de la rébellion, contre des membres de la de la direction nationale.Il s’agit de Ouacifs, Beni Yenni, Ouadhias, Tizi Ouzou, qui constituent les fiefs du parti et pour preuve depuis les premières élections en 1990, le FFS n’a jamais été délogé des commantes qu’il tient dans ces municipalités à large dominance FFS. Cette secousse politique commence à faire tache d’huile dans les rangs du parti, face à l’impuissance voire l’indifférence d’une direction nationale prenant la chose comme feu de paille. Les griefs retenus, selon un cadre de la fédération de Tizi Ouzou et ex-élu, sont la politique de clanisme, sectarisme et de clientélisme pratiquée outrageusement par le secrétaire national à la communication, Karim Tabou, qualifié d’épine dorsale du parti par l’écrasante majorité des militants, selon l’aveu de membres de la section de Tizi Ouzou. L’homme fort actuel du parti avec la bénédiction de Hocine Aït Ahmed impose ses hommes à tous les niveaux de responsabilité et était maître à bord dans la confection des lises électorales du scrutin dernier sans tenir compte de l’avis des militants. Tout cela selon les déclarations de cadres reçus à notre rédaction est orchestré pour des convenances stratégiques, dont la chasse à l’homme constitue l’action fondamentale.La colère des militants et des cadres du parti à Tizi Ouzou est aggravée par le fait que des contacts politiques sournois et insidieux ont eu lieu donnant l’exemple de la vente concomitante de 29 voix d’élus du FFS à un candidat d’un autre parti, alors que le FFS avait boycotté les sénatoriales dernières. Selon les propres termes de ces cadres du parti, la négociation a eu lieu dans un restaurant à Tizi en présence de l’ancien fédéral du FFS et actuel vice-P/APW de Karim Tabou, secrétaire national à la communication.Sur ce point, une commission d’enquête est revendiquée pour faire la lumière sur cette affaire et la direction nationale a promis de l’installer par la voix de Lemdani lors de la tenue le 5 juillet passé de la conférence politique d’évaluation à Tizi Ouzou, ce qui est resté lettre morte jusqu’à présent.Les militants de Tizi Ouzou s’interrogent pourquoi il y a concentration de regards uniquement sur la fédération de Tizi Ouzou alors que le parti est aussi installé dans d’autres wilayas que le secrétaire national à la communication ne visite jamais mais omniprésent seulement à Tizi Ouzou.Les militants et les cadres en colère grandissante exigent d’importantes réformes et restructurations du parti, comme ils souhaitent de pied ferme la présence physique de Hocine Aït Ahmed en Algérie, car supposé être aveuglé par de faux rapports politiques, loin de la réalité, mais conçus à la mesure des ambitions machiavéliques de quelques dirigeants du parti. Une saignée gravissime de démissions s’enregistre, mais le procédé de la désinformation tue dans l’œuf le malaise qui couve une crise latente.La démission de cadres a eu un effet d’entraînement sur les militants de base dérouté et dans le désarroi total, nous a-t-on expliqué. Une petite virée au siège de la section où la colère se respire par les rares militants et restés stoïques et fidèles au parti le FFS.Ces derniers avouent que les CPE (conférences politiques d’évaluation) programmées au niveau des dairas sont plus un défouloir où se dissipent et se diffère la crise chronique, une façon de se donner le temps afin de préparer les prochaines échéances électorales dont les appétits ont d’ores et déjà commencé à bourgeonner aux dépens d’une gestion rationnelle du parti, pris juste comme marche-pied pour gravir les échelons et assurer des promotions individuelle, est-il ?.Comme la perte de l’APC de Aïn El Hammam par le FFS lors des dernières élections est restée au travers la gorge et aggravée par l’explicatif donné par un membre de la direction nationale sur lequel Aïn El Hammam est un village-garage, alors que pour les militants cette localité est à grande symbolique et a toujours été le fief du parti. En tout cas au FFS sur le plan interne, le parti est à tout feu tout bois, déjà sorti dans un brancard lors du dernier scrutin où il a laissé plus de 120 000 voix qui n’ont plus renouvelé confiance. A l’état où se présente le FFS, les prochains rendez-vous risquent de lui être fatals, si un plan de sauvetage et de redressement s’inspirant des avis de la base n’est pas mis en branle, sinon c’est la mort dans l’âme de l’ensemble de ses forces militantes et c’est à ce niveau que Hocine Aïn Ahmed est interpellé et attendu, laissent entendre les cadres insurgés.

Khaled Zahem

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