Rien ne va plus au FLN

Partager

Majoritaire au Parlement et au Sénat, il a récupéré la chefferie du gouvernement, il dispose du maximum de ministres et détient la majorité des APC et APW, n’empêche, le FLN va mal et s’achemine vers une implosion. Depuis que Belkadem est aux commandes du gouvernement, il est rarement présent au siège du parti, et quand c’est le cas, il ne dépasse pas une heure de temps, nous a-t-on déclaré. La direction nationale, selon un membre du conseil national, n’arrive pas à rassembler tous les membres de l’exécutif pour tenir une réunion importante, reportée de semaine en semaine, en attendant de convaincre. Le parti est livré à lui-même, et chacun se considère comme étant le centre de gravité du pouvoir decisionnel, pendant que le secrétaire général donne l’air d’un démissionnaire des affaires du parti. Cela, pourrait se justifier peut-être par la charge de travail dans sa mission de chef de gouvernement et membre de l’Alliance présidentielle. En tout cas, le FLN qui devait finaliser l’installation des kasmates à l’échelle nationale depuis des mois, n’a point encore entamé l’opération, en raison de diverses frictions enregistrées ça et là. Beaucoup d’élus et de militants, aptes à briguer le mandat des kasmates et mouhafadhates, ont été mis sur voie de garage. De plus, les courants, surtout à l’exécutif, se multiplient, non pas sur des bases politiques mais sur des considérations claniques et régionales, d’où la difficulté de réussir une cohésion ou un consensus. Si le FLN, à présent, semble vivre une sorte de cohésion, ce n’est que grâce à la présidence d’honneur assurée par Abdelaziz Bouteflika.En prévision des prochaines échéances, on assiste au parti à une véritable levée de boucliers des différents partenaires politiques, lesquels recherchent un rapport de force, chacun pour son propre bénéficie.Si le FLN, à mesure que l’on se rapproche des échéances de 2007, laisse davantage de plumes avec le risque potentiel de vivre une implosion, ce n’est pas le cas de son frère ennemi le RND, qui s’évertue à donner l’image d’une meilleure santé politique. Depuis que Ahmed Ouyahia est aux commandes du RND en permanence, il ne cesse de restructurer la machine et les quelques comportements rebelles surmédiatisés, se sont évaporés et n’ont duré que le temps de le dire.Le RND avec à sa tête Ahmed Ouyahia, est en passe, dès à présent, de peaufiner une stratégie en prévision des futures joutes, qui lui permettraient d’importantes avancées politiques. Ouyahia lors de son départ très controversé de la tête de l’Exécutif a déclaré “je suis un homme politique du sérail et la porte du retour, je la connais”. Un aveu lourd de sens, ce qui donne un avant-goût du futur paysage et du rapport des forces politiques, à savoir, quand le FLN est en déclin, c’est le RND qui propose la résurgence, voire l’alternance pour les destinées du pays et le reste ne sera que décor, utile pour la vitrine démocratique.

Khaled Zahem

Partager