Une fondation pour Hadj Sidi M’hammed, le savant oublié

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Il a écrit et insisté que l’Islam est une religion noble et tolérante.Il disait il y a plusieurs siècles déjà : “Ne les suivez pas ! Ne les croyez pas ! Leur Islam est tactique et la foi y est exploitée …”Lui, c’est Hadj Sidi M’hammed Ben Abderahmane Guechtouli, grand serviteur de Dieu et des Hommes par son savoir et fondateur de la prestigieuse confrérie religieuse “Errahmania”. Un homme pieux, et sage dont la doctrine, basée sur l’humanisme et la tolérance s’est créé des ramifications aux quatre coins de l’Algérie, au Maghreb et dans certains pays d’Afrique.Cet homme, qui mérite amplement la gratitude et le respect, était pourtant, aux frontières d’un oubli coupable au sein même du pays qu’il a tant servi. Partant de là, des hommes fiers de leurs origines ont décidé de porter haut le précieux héritage de ce grand savant méconnu par de nombreux Kabyles, notamment les plus jeunes et se sont lancés dans la méritoire entreprise de créer une fondation portant le nom et les convictions du saint. De fait un groupe d’universitaires, chercheurs, historiens et théologiens, jaloux de préserver cette identité culturelle et cet inestimable patrimoine historique se sont donc lancés le défi de créer cette fondation nationale, la première du genre pour ressusciter la philosophie et le savoir du saint Hadj Sidi M’hammed.Un homme qui, pour ceux qui ne le connaissent pas, a voué toute sa vie au rapprochement des cultures et des peuples et à préserver notre identité millénaire. Une idéologie qu’il expliquait inlassablement dans ses pensées affiliés à la “Khelouatia” égyptienne et dont les fondements ont servi pour la création de la grande Tarika Rahmania qui comptait plusieurs millions de disciples musulmans. Cette confrérie est connue pour s’être illustrée par sa résistance à la conquête française de 1830, ainsi qu’aux campagnes d’évangilisation qui ont ciblé le peuple algérien; Parmi ses disciples les plus irréductibles figurent de grands héros, et résistants tels que Lala Fatma N’soumer, El Mokrani, Cheikh El Haddad, Boubaghla et tant d’autres.Hadj Sidi M’hamed écrivait, pour illustrer la profondeur de sa pensée : “Unissez-vous pour le bien et la droiture, abstenez-vous de faire du mal et de servir l’injustice. Faites preuve de plus de modestie et de retenue(…) Dites-leur, cessez vos bruits et vos fureurs, maîtrisez vos passions qui sont mauvaises conseillères.Nous sommes des missionnaires de l’Islam sans bruit, ni fureur ni hargne, ni prétention. Les autres sont de faux prophètes que la grande sagesse islamique condamne et que la raison réfute. Il ne sont pas de super-musulmans. Comme tout mortel, ils ont l’enfer à leur droite et le paradis mérité à leur gauche…”.Tel était le saint Hadj Sidi M’hamed. Un humble serviteur de Dieu, engagé auprès des pauvres, des ignorants et des marginaux, lesquels trouvaient refuge dans sa zaouia à Aït Smaïl près de Boghni, au pied du majestueux Djurdjura. Cet homme, qui voyagea en Egypte, Soudan, la Mecque et atteignait même les Indes pour parfaire sa formation et assurer les missions demandées par ses maîtres enseignants était un exemple de la sainteté et de la religiosité. Il ne prétendait détenir aucun pouvoir magique, ni compétences surnaturelles. Sa Tarika est une grande école par excellence du noble Coran, de la Sunna et des rites malekits.Pour finir, les membres fondateurs, disent vouloir répandre les lumières parmi nos concitoyens faire œuvre de vrais fondateurs pour changer certains comportements et conduites venues d’ailleurs et qui n’appartiennent pas à nos traditions et coutumes. De plus la fondation demandera aux hautes autorités du pays de décerner à titre posthume la médaille du mérite national au savant oublié, et insister auprès de l’UNESCO pour que la grande Tarika Rahmania soit un bien universel, propriété de l’humanité entière.Bon courage les grands !

Ahmed Benabi

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