Pour peu que…

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Il y a quelque temps, parler de tourisme à Bouira passait pour une utopie intellectuelle. La priorité des priorités consistait à éradiquer le terrorisme, celui-là même qui empêchait de penser à autre chose qu’à sauver sa peau. D’ailleurs, Tikjda, la seule fierté “touristique” de la région, avait subi les assauts intégristes. Le complexe avait été incendié par les hordes sauvages. Il n’était plus question de tourisme mais de « tourisque ».Contre vents et terrorismes, les autorités locales et le pouvoir central, par le biais de Benbouzid, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, n’ont lésiné sur aucun moyen pour rafistoler le site mais aussi et surtout l’arracher aux cauchemars intégristes en le sécurisant. Tikjda est devenue timidement fréquentable. Des citoyens s’y rendent. Au compte-gouttes, mais ils y allaient quand même. Leur présence sur le site et au-delà de générer une petite économie, avait le mérite de casser le mur de la peur et présageait un avenir meilleur pour le site.Les frappes terroristes devenues réellement résiduelles, aujourd’hui, les choses ont complètement changé. Tikjda connaît une affluence importante. Mais cela est-il suffisant pour parler de tourisme, si toutefois le concept fait référence à la devise, cette monnaie sonnante et trébuchante ? Sûrement pas. Tikjda est loin de ressembler à Albertville, même si la nature l’a mieux gâté. En fait, on est loin du site des années 1980 qui accueillait une mini-Union européenne et du coup, une sacrée bouffée d’air pur pour l’économie de la région.Le retour de ces années d’or n’est cependant pas impossible. Il est même à la portée pour peu que le politique colle aux règles de la dynamique économique, celle-là même qui fait essentiellement vivre nos voisins. Chose qui semble préoccuper le pourvoir en place puisqu’il s’attelle, en adoptant la politique de privatisation, à remettre les choses en place.Cette nouvelle approche économique a encouragé des particuliers à investir dans le secteur. A titre indicatif, le rustique Hammam K’sana, dans la commune d’El Hachimia, intéresse un privé qui compte en faire une véritable station thermale dont les travaux sont engagés.En plus des vertus thérapeutiques, le nouveau hammam offre un cadre agréable qui sans aucun doute et par la force de la médiatisation professionnelle, drainerait beaucoup de monde dont, pourquoi pas, l’étranger.

T. Ould Amar

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