L’affluence en baisse

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Plages de la côte ouest de Béjaïa un jour de semaine. Il est environ 13h quand nous arrivons à Boulimat, illustre lieu d’autant plus convoitée… en principe. Or, la plage bien que n’étant pas déserte, ne grouille pas non plus de monde, à un moment de la journée où, par exemple, elle en est littéralement submergée les week-end. Or, en ce mercredi 9 août et jusqu’à 15 h de l’après-midi, la plage donnait à voir un nombre relativement modeste d’estivants au regard du prestige de ce véritable eden et de la période de l’année. En plein mois d’août, moment d’affluence estivale par excellence.Mais,peut-être que Boulimat aura été boudée en raison de l’orage matinal, bref, mais non moins violent, de ce mercredi ? La défection n’aura donc été qu’exceptionnelle. Hélas, non ! L’avis de quelques estivants habitués du lieu et de longue date, est formel. A l’instar de ce couple descendant comme chaque année depuis au moins quatre ans, à l’hôtel Le Delphine de Boulimat, qui estime que l’affluence et la fréquentation du lieu n’est plus ce qu’elle était, comparé seulement aux deux années précédentes. Venu de Sétif où il compte nombre d’amis qu’il retrouvait à Bgayet “régulièrement chaque année depuis 2001”, notre couple affirme que la plupart d’entre eux ont depuis belle lurette décidés d’opter pour d’autres destinations. Les côtes jijeliennes, notamment, sinon carrément celles des deux pays voisins les plus prisés par nos compatriotes : la Tunisie et/ou le Maroc.Quelques autres estivants interrogés sur le sujet expriment le même avis pour l’essentiel.Paroles d’estivants à la sincérité indiscutable, certainement, mais non moins fondées sur le simple constat, au mieux étayé par une argumentation, loin de pouvoir prétendre à la généralisation.Par conséquent, il fallait en appeler à une source d’informations plus fiable, tels les établissements hôteliers et autres auberges dont la crédibilité des avis est d’autant plus sérieuse que les tenanciers de ces organismes apprécient l’affluence touristique en fonction de l’état et de l’évolution de leur activité commerciale.

Le Rival… tunisien Ainsi, un employé de l’hôtel Delphine, n’a pu que rejoindre la conviction des vacanciers quant à la chute constante et “inquiétante” de l’activité touristique à Béjaïa. Son hôtel d’un peu plus d’une centaine de chambres aura beau afficher complet, notre interlocuteur ne tient pas moins à y mettre une importante nuance. “ll fut un temps où toutes les réservations se faisaient des mois à l’avance pour toute la saison estivale. Or, depuis quelques années, hormis une certaine clientèle fidèle, les réservations se font au jour le jour”, avoue-t-il.Quelles peuvent bien être les raisons de ce “déclin” de l’affluence estivale dans une région réputée endémique, mais dont il ne semble subsister que le prestige ? Là aussi, l’avis aussi bien des estivants que de certains hôteliers, est partagé : “cherté de la vie”. Que ce soit au niveau du Delphine à Boulimat, d’un hôtel-restaurant, le Timerdjin ou l’auberge Le Thaïs à Tighremt, autre plage connue à quelques kilomètres de Boulimat, c’est la même hypothèse de l’inconsistance d’un pouvoir d’achat incapable de se mesurer aux prix pratiqués ici en période estivale.A tel point que nombre de ces professionnels et autres prestataires assurent que les familles et couples préfèrent à la côte bougiote celle de la Tunisie. Pas moins ! Une information qui ne s’avérera pas farfelue du tout si l’on sait, selon certains témoignages, qu’un séjour de quelque dix jours en Tunisie reviendrait à quelque 40 000 DA alors qu’une quinzaine de jours dans un hôtel bougiote (sans autre prestation que l’hébergement), vous reviendrait à plus de 37 000 DA, à raison de 2 500 DA la nuit…Le petit surplus auquel consent le touriste algérien dans l’un de nos pays voisins est évidemment très largement compensé par la qualité de la prestation et de l’environnement touristiques, le talon d’Achille en fait de ce secteur en Algérie.

Hakim O.

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