Les handicapés de la commune de Boghni tentent, tant bien que mal, de s’organiser pour faire valoir leurs droits les plus élémentaires, car il faut bien le signaler, cette frange de la société souffre toutes les formes de marginalisation et quelquefois même de discrimination. Certaines réalités constituent une preuve concrète de l’absence de prise en charge de cette catégorie sociale, à commencer par l’insertion professionnelle des diplômés dont le nombre n’a pas cessé de s’accroître ces dernières années. Ainsi, dans tout le territoire de la commune, nous ne connaissons aucune institution ou administration qui a fait l’effort d’intégrer un handicapé dans un poste de travail, mis à part dans le cadre du filet social. Même l’atelier de confection des balais où travaillent depuis des années plus d’une vingtaine de non-voyants, a fermé ses portes à cause du manque de subventions de l’Etat pour maintenir l’activité. Sur un autre chapitre, des dispositifs ont été pourvues par les pouvoirs publics pour aider les personnes infirmes, cela demeure insuffisant d’autant que les allocations allouées ne couvrent même pas les petits frais d’une seule personne (3 000 DA pour un handicapé 100% et 1 000 DA pour un handicapé classé au-dessous de 80% d’invalidité). Heureusement, dans un autre sens, qu’en matière d’assurance, les bénéficiaires ont le droit au remboursement des frais médicaux, et ce en les affiliant à la CNAS. Malgré cet effort de l’Etat, il existe tout de même des cas d’infirmité, notamment les handicapés moteurs, auxquels il faudra fournir des moyens supplémentaires au vu de leur état de santé fragile ainsi que leur besoin à une assistance médicale adaptée à leur situation. Pour toutes ces raisons, l’Association Espoir et Aide aux personnes handicapées de la daïra de Boghni, créée en 1990, essaye par ses actions périodiques de défendre l’intérêt de ses adhérants et des autres handicapés de la région. Ses membres, dont on compte essentiellement des handicapés moteurs, travaillent d’arrache-pied, actuellement, pour avoir un local afin de mieux organiser ses activités. Concernant celles-ci, il faut signaler que des conventions ont été signées par cette association avec les centres de formations professionnelles pour permettre à plusieurs handicapés de suivre une formation. En outre, à l’occasion de la Journée de l’handicapé de cette année, une réception et une campagne de circoncision ont été aussi organisées en faveur des enfants de parents handicapés. En somme, toutes ces bonnes volontés, qui sont en train de s’exprimer pour apporter un peu de soutien à cette partie de la société, ne peuvent pas à elles seules régler tous les problèmes soulevés si l’Etat n’accorde pas d’autres avantages sociaux à l’handicapé.
M. Haddadi
