A l’instar des autres localités du pays, celle de Larbaâ Nath Irathen est aussi “gangrenée” par les fléaux de la drogue et de la… prostitution. Des maux certes qui restent toujours difficiles à aborder mais qui ne passent pas tout de même inaperçus. Le voile des tabous les couvre du regards des curieux. Nous vivons dans une société dure, clandestine et impitoyable. “Que va faire un jeune de 18 ou 20 ans exclu du circuit de l’éducation, sans formation, sans boulot ni occupation pour meubler ses journées”, s’interroge N. A., un jeune de 23 ans, qui vient de purger une peine de six mois de prison pour détention et consommation de drogue, rencontré par hasard à une terrasse de café. C’est ainsi que nous avons appris par ce jeune qui avoue, au fil de la discussion, être un récidiviste, par exemple, que la “savonnette” est une sorte de zetla vendue entre 20 à 22 000 dinars. Un joint de ces substances stupéfiantes coûte environ 150 DA et le cannabis quelque 1 200 DA la barre. Toujours selon notre interlocuteur, à Larbaâ Nath Irathen, tout se négocie, se vend et s’achète au su et au vu de tout le monde. La plus prisée des drogues est la “chitana”, une nouvelle variété de hachich dénommée ainsi, très dangereuse par les effets très violents qu’elle a sur les sujets, nous dit-on. Ce marché florissant attire de plus en plus de dealers de tout acabit, avides de gains faciles et rapides. Les services de sécurité de la daïra, qui ne dorment pas sur leurs lauriers, les traquent à chaque fois jusqu’aux confins de la ville. Mais les gros bonnets du trafic de drogue sont malins et informés, car il est souvent difficile de les appréhender la main dans le sac. La seule saisie importante opérée par les services de sécurité en pleine ville, remonte à 2002, où plus de six (6) kilogrammes de résine de cannabis furent découverts. Les deux trafiquants venus approvisionner le “marché” local ont été neutralisés avant d’être mis sous mandat de dépôt. Selon nos sources, rien que pour le 1er semestre de l’année en cours, les services spécialisés dans la lutte contre l’usage et le trafic des stupéfiants, ont procédé à l’arrestation de pas moins de soixante (60) personnes à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. Trente d’entre-elles ont été mises sous mandat de dépôt par des magistrats instructeurs, quinze (15) en liberté provisoire et le reste demeure en fuite et activement recherché. A noter que ces arrestations se sont soldées par une importante récupération de résine de cannabis en grain et en plants, ajoutent nos sources. L’autre phénomène qui prend des proportions alarmantes dans la localité de Larbaâ Nath Irathen et ses environs, est l’utilisation et le trafic croissant de substances psychotropes, Artane, Parkinane… sont autant de marques et de noms de comprimés et solutions buvables. En somme, tout ce qui aide à entrer dans la cinquième dimension est convoité par ces jeunes. Ajoutons à cela l’alcool à brûler dit “zembretto”, les parfums, la colle… pour les moins nantis.
S. K. S.