Procès contre le tortionnaire Maurice Schmitt devant la Cour suprême française

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A l’occasion de la journée du Moudjahid, Mme Ighilahriz s’est exprimée sur les ondes de la radio Mitidja (radio nationale). Elle avait subi les pires tortures pendant deux mois, d’octobre à décembre 1957, par le capitaine Graziani, sous les ordres des sinistres Massu et Bigeard. Elle a, également, indiqué que le dossier de justice est en train d’être enrichi par les témoignages à charge d’anciens militaires français. La moudjahida Louisa Ighilahriz, qui a actionné en 2003 un procès en France contre l’ancien tortionnaire Maurice Schmitt durant la guerre de Libération nationale, a annoncé, hier, que le dossier est actuellement devant la Cour suprême française. Louisa Ighilahriz a, toutefois, rappelé que le procès en diffamation intenté contre Schmitt en 2003, était motivé par les propos de ce dernier, qui l’avait accusée de mensonges lorsqu’elle avait témoigné sur la pratique systématique de la torture durant la guerre de Libération nationale. Pour rappel, la plaideuse avait gagné en 2005 le procès en première instance, jugé par la 11e chambre du tribunal de Paris, mais le général Schmitt, qui avait fait appel, avait été innocenté, le tribunal inférant de manque de preuves. L’avocate de Mme Ighilahriz, Maître Fatma Benbraham, a affirmé : « Nous sommes en train de collecter des preuves sur la base de témoignages d’anciens militaires français qui avaient pris part à la pratique de la torture et qui ont décidé de s’exprimer pour laver leur conscience ». Celle-ci a cité notamment l’ancien tortionnaire, Paul Aussaresses, qui avait reconnu les faits sans « présenter des excuses » aux victimes, mais aussi un ancien appelé, Raymond Cloiret, et un autre, Henri Pouillot, qui a revisité il y a quelque temps l’ancienne villa Susini, de sinistre mémoire. Evoquant les difficultés rencontrées durant le procès, Mme Ighilahriz a indiqué que la justice française s’est montrée tatillonne exigeant des preuves écrites, dont des documents, pour étayer la pratique de la torture en Algérie durant la guerre de Libération nationale. Mme Ighilahriz a expliqué que les archives militaires qui contiennent ces preuves ne sont pas accessibles en France, soulignant que le procès qu’elle a engagé contre l’armée française à travers le général Schmitt « met à mal la France officielle qui refuse de reconnaître les crimes coloniaux commis contre le peuple algérien ». Mme Ighilahriz et son avocate ont indiqué que si la Cour suprême française, appelée à se prononcer sur le dossier, ne rendait pas justice, en se référant aux lois françaises consacrant la prescription des crimes commis durant la guerre d’Algérie, elles saisiraient le Tribunal pénal international dont la déclaration portant sa création (traité de Rome), rend « imprescriptibles » les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les viols en temps de guerre. La moudjahida, qui était sortie de son silence, « outrée », a-t-elle dit, par les « déclarations indignes d’anciens tortionnaires”, qui « nient la pratique de la torture durant la guerre de Libération nationale » par l’armée coloniale francaise, a appelé tous les Algériens victimes des exactions de l’armée coloniale, à « sortir de leur réserve dictée par la pudeur », à s’exprimer en déposant plainte comme elle l’a fait, pour mettre » à nu devant l’opinion internationale », les auteurs des sévices coloniaux commis en Algérie.

O.K.

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