Bordj Ménaiel, qu’on a toujours qualifié de ville coquette, voit son cadre de vie se dégrader progressivement ces dernières années,. Il s’agit là d’un problème sérieux qui mérite plus de considération, non seulement par les autorités locales, en particulier celles de l’APC de Bordj Ménaiel. Dans ce grand centre urbain, la population est désormais désemparée, vu le manque d’hygiène qui risque de générer de graves problèmes de santé publique. Pour se rendre compte de l’acuité de la question, il suffit de faire une balade aux environs du centre-ville, par exemple à la ruelle des ex-Galeries algériennes, à travers certaines artères ou encore dans les grands boulevards pour constater, de visu, une multitude de punaises d’eau de couleur verdâtre, surtout au niveau des commerce informels. Durant ces mois de canicule, la situation a empiré car certaines rues sont devenues infréquentables en raison de l’odeur nauséabonde et insupportable qui se dégage dans l’atmosphère. Il y a risque d’épidémie si l’on ne prend pas au sérieux cette situation qui ne cesse de se dégrader.Les trottoirs de la ville sont envahis par les détritus. Même l’avenue colonel Amirouche n’offre plus rien, ni aux Ménailis ni aux visiteurs. Elle a perdu énormément de son attrait, ses cafés qui autrefois faisaient aussi le charme de cette ville se sont transformés, par la force du laisser-aller, en des lieux sales, repoussants, où les rigoles sont infectées, et tout cela sous le regard complice des citoyens et des membres de l’APC. Le manque d’hygiène touche également les cafés maures qui, avec leurs parquets envahis de mégots de cigarettes, ressemblent beaucoup plus à des ghettos qu’à des lieux de détente. Les trottoirs sont submergés par les crachats et les boules de chemma (chique), véritable véhicule de maladies contagieuses. Cela donne envie de vomir. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le manque d’hygiène relève, chez nous, d’un problème de mentalité. On a l’impression qu’il est entré dans les mœurs des gens. Impossible de marcher sur un trottoir ; ils sont tous squattés par des revendeurs. Personne ne se sent touché par le manque d’hygiène ou ose tirer la sonnette d’alarme. Cette situation dramatique est vraiment incompréhensible, intolérable. Où sont-ils ces élus choisis par la population pour les représenter ? Les lois de la République existent, il suffit de les appliquer.
Kouider Djouab
