Alors qu’on croyait tendre vers l’autosuffisance alimentaire, voilà qu’on apprend que les importations ont augmenté de 1,8%. Ce chiffre a été avancé par le Centre National de l’informatique et des statistiques des douanes algériennes (CNIS). Pour le détail, les importations alimentaires ont atteint, au premier semestre 2006, 1,79 milliard de dollars, alors qu’en 2006, pour la même période, elles étaient de 1,77 milliard. Pour les prévisions, si le rythme des importations reste le même, la facture alimentaire risque d’atteindre, à la fin de 2006, les 3,5 milliards de dollars, alors qu’en 2005, elle était de 2,6. C’est beaucoup, c’est même trop. Le secteur qui a accusé le plus de hausse est celui du lait, denrée de base de la population algérienne. Les céréales, à l’inverse, ont enregistré une baisse : c’est également une denrée de base mais cette baisse marque peut-être une évolution dans la consommation : le recul-il faut le dire est encore timide du pain et des pâtes, notamment dans les villes, au profit des légumes et des laitages. A chaque fois qu’on parle de facture alimentaire, on s’interroge sur le pourquoi de la situation catastrophique de l’agriculture en Algérie. Comment expliquer que notre pays qui, depuis l’antiquité, était considéré comme le grenier de la Méditerranée, soit obligé d’importer son blé, son lait ou sa viande ? Mauvaise gestion, dilapidation des terres agricoles, spéculation, blocages administratifs : une situation qui dure depuis plusieurs années maintenant en dépit des milliards injectés par l’Etat pour assainir le secteur…Le citoyen voudrait bien qu’on lui explique !
S. Aït Larba
