Des archives sèment le doute sur les mémoires de Günter Grass

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Des archives médicales de la centrale de renseignement de la Wehrmacht à Berlin prouvent que Günter Grass a été enrôlé dans la terrible unité d’élite du régime nazi deux mois plus tard que ce qu’il affirme dans son autobiographie-confession Beim Häuten der Zwiebel (« En épluchant les oignons ») parue le 16 août. Ce carnet de santé « contredit les propos de Grass selon lesquels il était devenu soldat des Waffen SS en septembre 1944 (…). Selon le document, il a été enrôlé le 10 novembre 1944 », selon l’édition en ligne du magazine der Spiegel. Le document remet en question le nom de la division à laquelle il dit avoir appartenu. L’intellectuel de gauche confie avoir été réquisitionné par le corps d’élite des nazis pour intégrer la division « Frundsberg ». Or, une autre unité est mentionnée dans ce carnet de santé. Le document précise et éclaircit par ailleurs des éléments de la biographie de l’écrivain dont il disait ne pas se souvenir. Ainsi la date de sa blessure, le 20 avril 1945, dont le prix Nobel de littérature âgé de 78 ans disait ne se rappeler que vaguement, s’y trouve confirmée. Avec sa confession au soir de sa vie d’avoir appartenu à la fin de la guerre aux Waffen-SS alors qu’il était encore adolescent, Günter Grass s’est attiré les foudres de nombreux éditorialistes et intellectuels, d’autant que lui-même s’érigeait en censeur d’une partie de la classe politique de la RFA d’après-guerre, dont il dénonçait le silence sur ses compromissions passées avec le nazisme.

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