La problématique de l’environnement en question

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Au regard de l’évolution des textes juridiques de notre pays en matière de protection de l’environnement, la donne environnementale figure bel et bien dans la liste des préoccupations du pouvoir législatif.C’est ainsi que d’importantes dispositions visant à réglementer toutes les activités en relation avec l’environnement comme la préservation des sites et des paysages, voire même l’utilisation rationnelle des espaces urbains, sont intégrées dans diverses règles juridiques tels que le code de la santé, le code des forêts et le code communal. La mise en place de ces normes augurent donc d’un véritable droit de l’environnement. A cet effet, les collectivités locales, en tant que gestionnaires de proximité, doivent normalement œuvrer d’une manière à asseoir et à promouvoir une culture durable de l’environnement. Malheureusement, les faits nous révèlent que le plan pratique n’a pas en tout état de cause été suivi d’une réelle application sur le terrain. Des atteintes aux milieux naturels s’enchaînent à tel point qu’elles constituent un processus de dégradation particulièrement préoccupant.Ainsi au niveau de certaines collectivités locales l’instar d’Ath Leqser, la gravité des problèmes inhérents aux impératifs de la protection de l’environnement nécessite une prise de conscience de tous les citoyens et des responsables concernés pour aider à juguler ce processus de dégradation.Il est vrai que les effets du progrès économique et social de la région ont inéluctablement entraîné une diversité et un nombre excessif de sources de pollution. Citons en premier lieu la décharge publique située à quelques encablures à l’est du chef-lieu exploitée sauvagement et qui pose problème à l’ensemble des riverains. S’ajoutent des sites privés désignés à cet effet au niveau des agglomérations secondaires et autres villages hors du chef-lieu tels que : Voumnazel, Tiliouat.Les citoyens sont quotidiennement incommodés par ces rejets fumants et autres déchets tous azimuts jonchant les rives des oueds et les abords des routes. La situation est à vrai dire déplorable compte tenu de l’insuffisance des moyens mis en œuvre pour la maîtrise des fréquences de la collecte. L’autre effet néfaste et qui peut propager ses conséquences, c’est l’assainissement en matière de salubrité publique relatif aux eaux usées. La plupart des fosses septiques sont implantées aux abords et au milieu des affluents et ne subissent aucune opération d’épurage ou de vidange quant à leur trop plein. Déjà, présentement, l’oued longeant le CW24 est devenu un véritable égout à ciel ouvert. Des risques de contamination des eaux souterraines comme les puits d’alimentation en eau potable situés le long des rives qui y sont exposés. Et cela, outre l’atmosphère du voisinage viciée par les émanations pestilentielles dont se plaignent en permanence les riverains.De vrais problèmes de dégradation de l’environnement en dépit de l’importance des dispositions prévues dans ce domaine. L’autre défi beaucoup plus important à relever est l’anarchie qui a marqué le secteur de la construction. De nouvelles bâtisses se sont développées sans respect des normes strictes en matière d’urbanisme ni de règles basiques de protection de l’environnement. Le centre urbain illustre bien cette cacophonie urbanistique. Des locaux commerciaux sont bâtis illicitemement le long du tronçon CW24, traversant le chef-lieu, et tout en grignotant aussi l’espace réservé au marché hebdomadaire.Au demeurant, le dispositif juridique ne peut à lui seul résoudre cette situation conflictuelle entraînée par ces problèmes environnementaux. Seul un programme horizontal de sensibilisation et d’adhésion de la population serait susceptible d’aider à stopper tous les phénomènes de dégradation de l’environnement.

R. Debakhe

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