Censée mettre fin à un long conflit social et économique, du temps où elle appartenait à l’ETK, la relance de l’unité de production d’eau minérale Emag, Lalla Khedidja n’a fait que donner naissance à de nouvelles discordes. Du coup, c’est un projet de près de 800 milliards de centimes, pouvant générer des milliards de taxes et créer des dizaines de postes d’emplois qui se voit bloqué par ce nouveau bras de fer.Pourtant, le comité des villages d’Agouni Gueghrane, où sera implanté l’unité s’est publiquement et ouvertement réjouie de la venue de Cevital. Ce qui rend les choses un peu plus compliquées, apprend-on auprès de ce même comité, c’est les relations extrêmement tendues” entre certains riverains de la future usine et le directeur de la nouvelle unité, dont les travaux de réalisation ont atteint les 90 %.La situation s’est tellement détériorée ces derniers temps, que les villageois d’Agouri Gueghrane ont décidé de s’en remettre à l’arbitrage de M. Issad Rebrab, le P-DG de Cevital.Dans une déclaration rendue publique, le comité en question a directement interpellé le P-DG et son staff quant aux “agissements néfastes” du chargé de mission de Cevital Emag. D’après ce document, cet individu, qui aurait promis à ces riverains des indemnisations, n’a jamais été en mesure d’honorer ses engagements, d’où le courroux des villageois. Plus grave encore, et toujours selon ce même document, le directeur de l’unité aurait imposé à un citoyen du village (handicapé de surcroît !) de signer une facture de terrassement d’un montant de 57 millions, alors qu’en réalité, elle n’aurait coûté que… 13,5 millions !De fait, le comité du village impute à cet individu toute la responsabilité des retards accusés pour la réalisation de la nouvelle unité de Cevital, qui emploie actuellement 510 travailleurs. Un individu qui, selon les termes de la déclaration aurait usé de “manœuvres machiavéliques (…) au point où nos citoyens évitent toute négociation avec lui…”Le message semble être, par ce fait, plus clair que jamais. “Si tout un chacun parmi les riverains avait recouvré ses droits légitimes, on en serait pas là !”, résume un membre du comité du village en exhibant un document portant la griffe de l’unité, ainsi qu’une signature qu’il affirme être celle du directeur.Un document-brouillon rédigé à la hâte qui désigne les parcelles concernées, les noms des propriétaires et… tenez-vous bien, les montants des indemnisations prévus pour chacun d’entre eux !A n’y rien comprendre, ce qui est certain, pour l’heure, c’est que cet important investissement de M. Rebrab n’est pas encore fonctionnel, et si les choses demeurent telles quelles, le lancement de l’usine, prévue pour octobre prochain, à toutes les chances d’être retardé.
Ahmed B.
