A l’entame de chaque nouvelle année scolaire, autant le responsable central que le responsable local de l’éducation annonce, et le plus souvent chiffres à l’appui, la plus heureuse des années pédagogiques. Chaque septembre que Dieu fait charrie sont lot de promesses et de garanties. Cette année, comme cela a été aussi le cas l’année dernière, le ministre assure que le livre scolaire sera disponible dans les librairies. Mais, tout comme l’année dernière aussi, le manuel scolaire se fera vraisemblablement désiré. Dans la lancée enthousiasmée et enthousiasmante on s’empresse de communiquer les chiffres inhérents aux nombres de nouveaux inscrits et à celui de structures d’accueil construites. C’est comme si les chiffres faisaient l’école. Cela dit, toute cette arithmétique confirme la démocratisation de l’enseignement. Pas plus.De la déperdition scolaire, des échecs, de la mauvaise gestion de l’orientation, de la crétinerie scolaire, pour paraphraser l’auteur de “la fabrique des crétins”, il ne sera question qu’en terme optimiste. En fait, l’évaluation de l’acte pédagogique en fin de cursus, ne va pas plus loin que ce relevé de notes qu’on remet aux parents d’élèves et dans lequel on relève des appréciations mécaniques et non sens du genre “faible”, “moyen”, “au dessus de la moyenne”, “en dessous de la moyenne”… sans jamais mettre le doigt sur la difficulté à laquelle est confronté l’élève. Mieux placé que quiconque pour concocter une somme de propositions à même d’améliorer le niveau en son élève, l’enseignant est occupé à faire le pied de grue devant les guichets d’Algérie Télécom pour honorer au plus vite la dette qu’il a contracté chez l’épicier du coin. De toute façon, l’enseignant type n’est pas formé pour assigner lui-même des objectifs à atteindre. Il est hélas comme formaté est réduit à une simple fiche technique sans âme. En attendant qu’il soit rattraper par la vie active en proposant, au mieux des cigarettes à la pièce, l’élève, lui, est la à subir sans grande conviction cette fiche technique.En se risquant quelques fois sur un aspect du terrain pédagogique, le Cnapest fait mouche. Dans sa dernière déclaration, le bureau de wilaya invite : à la “stabilité du staff éducatif”, à “mettre fin au bricolages s’agissant de l’élaboration de la carte scolaire” et à “la gestion anarchique”, à cesser “de promouvoir et d’affecter en dehors du cadre légal”, à prendre conscience “du déficit en matière de moyens didactique ». Mais, qu’une partie de la surface, le fondamental étant de réfléchir, en dehors des turbulences politiques, sur le profil de l’Algérien que nous voudrons que l’école forme.
T. Ould Amar