Les petites entreprises à la pointe du développement durable

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Le système économique de l’Algérie des décennies post-indépendance, fondé sur le gigantisme n’a finalement généré que récession, chômage malvie, gaspillage des ressources rares et dégradation de l’environnement.Avec la transition vers l’économie libéralisée et la libre entreprise, la PME-PMI s’est imposée comme le pilier d’une économie durable, pourvoyeuse d’emploi et génératrice de valeur ajoutée. Dans la wilaya de Bgayet, une pléiade d’entrepreneurs privés ont investi leur fortune et leur génie créateur dans ce secteur qui a sauvé tant d’ouvriers et de cadres gestionnaires jetés sur le carreau par la banqueroute des entreprises publiques. Creuset de l’esprit d’initiative et de créativité, la PME-PMI occupe plus de la moitié de l’emploi total. Elle produit une forte valeur ajoutée grâce à sa fonction en tant qu’agent d’intégration de l’économie. « Nous sommes à notre cinquième exercice bénéficiaire consécutif avec une croissance notable du chiffre d’affaires », nous révèle avec une pointe de fierté le gérant d’une entreprise agroalimentaire implantée dans la zone industrielle Taharacht près d’Akbou. « Le cumul des bénéfices nous a permis de quadrupler notre capital social, qui était au départ de quelques millions de dinars seulement », ajoute-t-il. Les experts en prospective estiment qu’à l’avenir, la PME/PMI sera l’un des moteurs du changement et du progrès social, du fait de sa mobilité, sa souplesse et sa flexibilité. « Malgré sa petite taille et sa relative fragilité, la PME/PMI s’adapte à toutes les situations dans un environnement voué à la concurrence », nous explique une expert en audit financière versé dans le prospecto-conseil.Grande utilisatrice de matières premières locales et de déchets de la grande industrie, la PME/PMI produit selon des économistes jusqu’à 70% de la valeur ajoutée totale hors hydrocarbures. Par sa flexibilité, la PME/PMI canalise les forces économiques et attire les capitaux des gros investisseurs et des multinationales. Ces dernières ont déjà concrétisé de nombreux contrats de partenariat avec des entreprises locales. D’autres projets d’association avec ses firmes étrangères sont en gestation, apprend-on auprès de certains investisseurs privés, qui déplorent, néanmoins, que ce secteur névralgique ne bénéfice pas de toute l’attention voulue des pouvoirs publics.Pis, une bureaucratie tentaculaire et une fiscalité pesante obstruent les chemins déjà ardus de la libéralisation. Certains opérateurs économiques de Bgayet se plaignent en outre de ce que les services douaniers et portuaires soient inopérants et inadaptés, du non-accès au crédit et aux moyens de paiement extérieurs. L’épineux problème du foncier constitue à lui seul un obstacle rédhibitoire de nature à décourager le plus téméraire des investisseurs.

Nacer Maouche

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