Le Centre national pédagogique et linguistique pour le l’enseignement de tamazight a besoin d’un nouveau statut pour pouvoir accomplir les missions scientifiques de recherches qui lui sont assignées par le décret exécutif de sa création en janvier 2005. Le statut actuel du CNPLET qui relève du ministère de l’Education nationale pose un réel problème au recrutement des chercheurs permanents qui devraient être dotés, au moins, du magistère. En effet, avec son statut d’établissement public à caractère administratif, le centre ne peut qu’assurer les salaires de licenciés, qui sont, faut-il le reconnaître, incapables de diriger des équipes de recherche qui devraient être chapeautés par des chercheurs du rang professoral et des détenteurs de doctorat. C’est en somme le problème majeur soulevé par le directeur du CNPLET, M.Abderrazak Dourari qui soulignera que bien que les moyens logistiques existent et le potentiel humain qualifié ait affiché sa disponibilité à contribuer à l’avancement des recherches sur la linguistique amazighe et son aménagement, il demeure toutefois que sur le plan statutaire, la classification des postes ne permet pas au directeur de s’entourer d’une équipe performante d’un haut niveau. Il expliquera par exemple qu’en sa qualité de directeur du centre, il percevrait la moitié du salaire qu’il touche actuellement à son poste d’enseignant à l’université. Un exemple qui illustre parfaitement l’impasse dans laquelle se trouve le centre. M.Dourari fera savoir également que ces conclusions ont été tirées suite à la rencontre d’évaluation tenue le mois de janvier 2005 avec une équipe d’experts, juristes, sociologues et linguistes, qui ont déduit que le changement du statut du CNPLET est une urgence et que sans une intervention décisive des autorités concernées, le centre est condamné à mourir et qu’aucune de ces missions ne poura être accomplie. Pour mettre en correspondance les missions du centre et la composante humaine, M.Dourari informera que deux propositions de changement de statut ont été émises par son institution en mars 2005 à l’adresse de sa tutelle pour accomplir les études juridiques. En octobre de la même année, le dossier était ficelé et un comité Ad hoc a rencontré les représentants des ministères du Travail et des Finances, et un consensus a été trouvé entre les trois parties. Néanmoins, une année après, la question de la classification des postes reste toujours en suspens et le CNPLET est toujours dans l’attente d’une réponse qu’il lui parviendrait de la chefferie du gouvernement. Une attente qui compromet le bon fonctionnement du centre et qui risque de l’etouffer dans l’œuf. Il est à signaler aussi que des sommités nationales et internationales dans les domaines des sciences du langage et de la recherche linguistique ont manifesté leur volonté et enthousiasme de servir le Centre et Tamazight, mais en l’absence de moyens financier et d’un statut adéquat, aucun chercheur ne pourrait s’aventurer à intégrer le CNPLET.
H.Hayet.