En plus des cinq cadres radiés publiquement des rangs du FFS et après avoir été « marginalisés voire même méprisés par l’actuel secrétariat national qui ne cesse d’abuser de son pouvoir exorbitant et défiant toute éthique politique en violation des textes statutaires du parti », ils étaient des centaines de militants venus encore une fois des quatre coins du pays, de Msila, Batna, El Oued, El bordj, Setif, Tizi, Bouira et Bejaia. Ce déplacement n’a pas pour but de préparer le quatrième congrès prévu pour Mars 2004, et qui est tant attendu par la base, mais pour réaffirmer une fois de plus leur attachement aux « revendications militantes » contenues dans leurs rassemblement du 31 du mois écoulé, ainsi que de réclamer par ricochet le départ de l’actuel secrétariat national. Il est 10 heures, le siège du FFS, à Alger est bondé de militants qui n’ont pas cessé de scander « vive l’FFS, vive Si Hocine, tahya L’FFS, Laskri, Tabbou, barra barra ». »Ces derniers (Laskri et Tabou) ont déserté le parti afin de se rendre à Tizi pour réunir le conseil fédéral (17 élus) et pour fuir, car ils peuvent pas nous rencontrer. C’est un abandon de famille et le comble c’est qu’ils ont fermé même le portail du siège pour nous empêcher de protester. C’est très très grave de fermer le siège aux militants… « , scande, » Da » Larbi, un militant de 63, qui n’a pas pu contenir son mal en patience, en fustigeant la politique de fuite en avant du secrétariat national et leur abandon de domicile. Vers 11h, les bus des différentes régions arrivent et la police n’arrive pas à contrôler la situation. Les militants ne se sont pas mis d’accord sur la façon d’accéder et occuper le siège, un groupe veut forcer le portail et un autre appelle au calme. « Il ne faut jamais entrer dans leur jeu. Nous ne sommes pas des arouchs, il ne faut pas leur donner l’occasion pour se justifier à la presse et nous qualifiés comme des Aarouchs. Bien au contraire, nous sommes des militants politiques, conscients de la situation », intervient un vieux militant.A 12h, l’ancien militant se disant fidèle aux valeurs de la proclamation du FFS en 63, Da Ahmed en l’occurrence, a lu avec une grande émotion les deux déclarations malgré le poids de l’âge. Devant un parterre de militants de la première heure, « Da » Ahmed a lu la déclaration dans laquelle les contestataires revendiquent le départ de l’actuel secrétariat, à sa tête Laskri et Tabou.Un autre est allé plus loin, en dénonçant le fait que « Tabbou oppose l’adhésion du FLN à l’Internationale Socialiste, alors que le premier secrétaire du FFS est à ce jour vice présidant d’une APW de Boumerdès dont le président ni qu’un autre FLN ». Pis, un autre militant consterné par le fait que « le FFS a boycotté les législatives de 2002, puis les sénatoriales, alors que M. Djoudi Mameri demeure à ce jour sénateur ». Quant aux autres militants, ils n’ont pas pu arriver à comprendre les raisons à l’origine de la non tenue du quatrième congrès qui devait avoir lieu en Mars 2004. Ce sont autant de questions entre militants.Aux yeux des frondeurs, l’actuel secrétariat national ne semble pas désormais représenter la base. « Un sercretariat qui veut pas travailler dans le but d’imposer au pouvoir en place de reconnaître les martyrs de 63 n’est plus notre direction », rajoute l’octogénaire de 63. Ce dernier à en croire ses dires, n’est pas pour la remise en cause des positions d’Ait Ahmed ni du parti mais de l’échec de mission du secrétariat national qui est accusé d’être derrière le marasme qui secoue le vieux parti de l’opposition.Pour sa part, le représentant de la section Ali Messili de l’université de Tizi Ouzou, a déploré la fuite des secrétaires nationaux. Ce rassemblement, ajoute ce militant, « est un prolongement de la contestation de 2002, où il y a eu la démission de l’ancien fédéral de Tizi Ouzou et son remplacement par Mourad Kacel ». Alors, poursuit l’interlocuteur, « nous avons procédé à la reconstitution du parti d’où on a demandé une conférence nationale des cadres, la réponse avait été par un coup d’Etat de la part de l’actuel secrétariat en installant une commission provisoire qui prendra attache directement avec elle ».Par ailleurs, les frondeurs ne comptent pas baisser les bras devant la fuite du secrétariat en question. Ils projettent d’organiser d’autres rassemblements le jour même de l’anniversaire du FFS à Tizi, à la place de la proclamation de ce dernier en 63. Ainsi qu’un courrier à l’intention de Da L’HO pour l’interpeller pour agir avant que ce soit trop tard. Il est question aussi d’organiser une conférence de presse très prochainement. « Nous continuerons la protesta jusqu’à la satisfaction de nos revendications militantes » enchaîne un militant, avant d’ajouter que « nous voulons un parti avec des règles de fonctionnement clairement établies, avec des instances démocratiquement élues à l’intérieur. Desquelles s’expriment les idées y compris les plus contradictoires. C’est ainsi que le FFS peut aspirer à reprendre la place sur le champ politique national et international pour arriver à instaurer une démocratie et une véritable justice sociale, qui est le vœu de tout les militants pour “la deuxième République » estime ce militant.
Ziyad Demouche.